Les infections sexuellement transmissibles d’origine bactérienne sont en augmentation continue depuis les années 2000.
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À compter du 1er juillet, les jeunes femmes peuvent commander un kit de dépistage auprès de l’Assurance maladie. Les hommes de cette tranche d’âge seront également éligibles dans les prochains mois.
L’Assurance maladie a annoncé lundi le lancement d’un kit de dépistage par autoprélèvement gratuit et livré à domicile, pour les jeunes de 18 à 25 ans. Disponible depuis le 1er juillet pour les femmes, la commande en ligne du kit sera étendue aux hommes « au cours du second semestre ». L’objectif : lutter contre la hausse inquiétante de deux infections sexuellement transmissibles (IST) : Chlamydia et gonocoque. En effet, entre 2021 et 2023, les cas de gonorrhées (dues aux bactéries gonocoques) ont bondi de 59% chez les hommes et de 46% chez les femmes, tandis que les cas de chlamydiose ont augmenté de 10% chez les hommes, selon Santé publique France.
La demande de kit pourra se faire de manière confidentielle sur le site internet de l’Assurance maladie, après avoir répondu à dix questions visant à vérifier l’éligibilité de la personne. Le kit sera ensuite livré « sur le lieu de son choix », précise l’organisme. Concrètement, comment cela se déroule ? Pour les femmes, l’auto-prélèvement passe par un écouvillon vaginal, tandis que pour les hommes, il s’agit d’un recueil d’urines. Dans les deux cas, le prélèvement est à replacer dans un tube, à déposer dans un sachet de protection, lui-même à glisser dans une enveloppe pré-affranchie. Les résultats seront délivrés « sous cinq jours ouvrés », précise l’Assurance maladie. La commande du kit est confidentielle et sécurisée.
Ce type de test n’a rien de nouveau. Depuis septembre 2024, les moins de 26 ans ont même la possibilité de se faire tester gratuitement, sans ordonnance ni rendez-vous en laboratoire pour quatre infections : la Chlamydia, le gonocoque, la syphilis et l’hépatite B. Mais l’avantage de ce nouveau kit d’autotest est qu’il permet de réaliser cette analyse de chez soi, loin des regards, et au rythme de son emploi du temps.
Recours insuffisant au préservatif
En augmentation continue depuis les années 2000, les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes sont «un enjeu de santé publique du fait des risques graves qu’elles présentent à la fois pour les femmes et pour les hommes», souligne l’Assurance maladie, qui met en avant le risque d’infertilité ou de grossesse extra-utérine. « Même en l’absence de symptôme, il est possible d’en être porteur et de la transmettre », poursuit l’organisme. Réaliser un dépistage prend donc tout son sens. « Il permet de bénéficier d’un traitement en cas de diagnostic positif et de limiter ainsi leur propagation», poursuit l’organisme.
D’après l’Assurance maladie, le bond des contaminations peut s’expliquer notamment par « un recours insuffisant au préservatif, moyen le plus efficace pour se protéger de la plupart IST ». En effet : seule la moitié des hommes et des femmes utilisent un préservatif lors de leur premier rapport sexuel avec une personne rencontrée dans les derniers 12 mois, selon des données récentes.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’Assurance maladie.