STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Michèle « Mimi » Marchand, ici photographiée ici le 9 mai 2022 au cimetière du Père-Lachaise à Paris, lors de la cérémonie funéraire de la chanteuse Régine.
JUSTICE – La sentence est tombée pour la papesse de la presse people. Jugée ce mardi 1er juillet par le tribunal correctionnel de Paris, Mimi Marchand a été condamnée à une peine de 18 mois de prison avec sursis pour avoir exercé un chantage contre l’animatrice Karine Le Marchand avec des photos volées de sa fille mineure.
Michèle, dite Mimi Marchand, a également été condamnée à 25 000 euros d’amende. Selon la décision rendue par le tribunal, les infractions commises par la papesse de la presse people ont été permises grâce au « réseau » de la puissante patronne de l’agence Bestimage. Celle-ci a « joué » de son carnet d’adresses pour s’« attirer des faveurs par tous les moyens », pour « s’enrichir », « au mépris des victimes » et « avec une certaine mesquinerie », a noté la présidente lors de la lecture de cette décision.
Karine Le Marchand n’était pas présente pour la décision mais son avocat Jean Ennochi a jugé qu’elle était « satisfaisante ». Car contrairement aux réclamations de l’accusation, Mimi Marchand a été plus sévèrement condamnée, puisqu’une peine de 12 mois de prison avec sursis − et 20 000 euros d’amende − avaient été initialement demandés contre Mimi Marchand.
Concernant les faits, c’est en février 2020 que Mimi Marchand avait elle-même alerté l’animatrice de L’amour est dans le pré qu’un « jeune » photographe inconnu avait tenté de lui vendre ces photos. Elle l’avait rassurée, disant les avoir « bloquées » en donnant 3 000 euros au photographe. Sauf qu’à la barre, Mimi Marchand avait reconnu avoir « menti » puisque les images avaient été faites par l’un de ses paparazzi habituels, Sébastien Valiela. « Merci Mimi », avait répondu soulagée Karine Le Marchand, avant de « rembourser » une première partie de l’argent avancé, 1 600 euros.
« Une contrainte morale insidieuse »
Durant sa prise de parole devant le tribunal, Mimi Marchand s’est « traitée d’idiote et d’abrutie », mais sans jamais davantage d’explications sur les raisons qui l’ont poussé à ce chantage. Il n’y a pas eu de « remise en cause », a d’ailleurs insisté pendant ses réquisitions la procureure, évoquant un sentiment de « toute-puissance ». La magistrate n’avait d’ailleurs pas manqué de rappeler que Mimi Marchand avait, après ce « service », multiplié les demandes auprès de l’animatrice, maintenant une « pression ».
« Il s’agit pour Karine Le Marchand de sauver la réputation de sa fille, ça l’a placée dans des conditions qui l’ont conduite à remettre des fonds, une contrainte morale insidieuse », a-t-elle noté. De son côté, la défense de Mimi Marchand a plaidé la relaxe dans cette « affaire croustillante (qui) n’en est pas une ». Selon son avocate Caroline Toby, il n’y a juridiquement pas d’extorsion, évoquant seulement une « façon de profiter de la situation qui n’avait pas lieu d’être ».
Dans ce dossier, le tribunal a également condamné Mimi Marchand à payer ces fameux 1 600 euros à Karine Le Marchand, car « peu importe qu’un remboursement n’est pas explicitement été demandé » à partir du moment où Mimi Marchand a accepté l’argent, a estimé le tribunal. La papesse de la presse à scandale devra aussi payer 1 500 euros à l’animatrice en réparation du « préjudice moral constitué par la crainte et le stress vécu pendant six mois ».