Inaugurée en 2020 après un chantier à 37,5 millions d’euros, la mezzanine sous verrière de la plateforme nantaise, œuvre de l’architecte Rudy Ricciotti, a dû être fermée une partie de la journée, lundi, en raison des très fortes chaleurs enregistrées.

Cohue inhabituelle en gare de Nantes. Le hall principal et le souterrain d’accès aux voies de la plateforme ferroviaire étaient remarquablement engorgés, lundi 30 juin, en raison de la fermeture inopinée de la grande mezzanine du site. L’accès à cet étage de 4000 m2 qui surplombe la gare, a dû être barré en début d’après-midi. En cause ? La canicule et les températures extrêmes ressenties par les usagers et les agents sous la verrière de la mezzanine. Un comble pour une gare rénovée et agrandie en 2020, ainsi que pour sa nouvelle annexe pourtant conçue pour résister à la chaleur.

Offrant un beau panorama sur la ville de Nantes, la mezzanine de la gare a été imaginée comme une rue suspendue en contre-haut des voies ferrées. Pour ne pas transformer la verrière en fournaise, les parois vitrées ont été traitées «pour assurer une forte protection contre la chaleur du soleil», indiquait le dossier de presse en 2020. La verrière est par ailleurs soutenue par des piliers en forme d’arbres, dont la frondaison décorative, en béton, sert d’ombrière. Autant de dispositifs qui paraissent cependant atteindre leur limite en période de canicule.

«Faute de conception manifeste»

Ainsi, selon le quotidien Ouest France, des températures dépassant les 42-43°C auraient été relevées par des usagers au moment de la fermeture de la mezzanine au public, lundi. Seuls les commerces situés à l’étage disposent d’une climatisation. Aussi, faute de pouvoir emprunter cet espace, une importante cohue s’est rapidement formée dans le reste de la gare historique. L’accès à la mezzanine a finalement été rouvert en fin d’après-midi, pour des raisons de sécurité et de gestion de la foule de voyageurs en gare.

«Afin d’éviter de subir les grosses chaleurs, il est probable compte tenu des températures actuelles que la mezzanine en gare de Nantes soit effectivement fermée courant de la journée», prévenait encore mardi, en fin de matinée, le service client de la SNCF Gares et Connexions. La SNCF n’a en revanche pas répondu aux sollicitations du Figaro sur les éventuels aménagements envisagés pour remédier aux épisodes de grande chaleur sous la verrière de la mezzanine flambant neuve. Joint par nos confrères de Ouest France, l’élu écologiste nantais Simon Citeau évoquait lundi «une faute de conception manifeste» qui ne semble pas avoir pris en compte le réchauffement climatique.

La gare de Nantes est la sixième plateforme ferroviaire la plus fréquentée du pays, en dehors de l’Île-de-France. Confiée à l’architecte Rudy Ricciotti, Grand Prix national d’architecture 2006 et auteur notamment du Mucem, à Marseille, la mezzanine de la nouvelle gare est une structure de verre et de béton pensée comme «un édifice de lumière aux piliers arborescents», pour reprendre l’expression employée au moment de son inauguration. D’une durée de trois ans, le chantier de la mezzanine de la gare de Nantes a coûté 37,5 millions d’euros.