Par
Olivia Kouassi
Publié le
1 juil. 2025 à 17h15
Dernièrement, des automobilistes ont signalé – et parfois photographié – des irrigateurs agricoles projetant de l’eau directement sur la chaussée dans le Bas-Rhin. Des scènes surprenantes en pleine période de canicule, relayées par la page Facebook Info Trafic Bas-Rhin, qui a recensé les axes concernés.
Polémique sur les réseaux sociaux
Le post n’a pas manqué de faire réagir et a engendré plus de 300 commentaires. « Pourquoi ne pas les verbaliser pour ce gâchis, bientôt on nous demandera de ne plus arroser notre jardin alors qu’avec ces pertes on [aurait pu arroser] notre potager », s’agace un internaute. « Apparemment pas concernés par les économies d’eau… ni par la sécurité routière », s’agace une autre.
Mais pour quelle raison ces irrigateurs arrosent-ils parfois la chaussée ?
Sur la base de signalements, Info Trafic Bas-Rhin a recensé les axes concernés.« Ce n’est pas pour le plaisir d’arroser la route »
« Ce n’est pas une volonté de l’agriculteur, si on avait une solution, ça n’arriverait pas », détaille Franck Moser, agriculteur céréalier au nord de Strasbourg (Bas-Rhin).
L’explication à ces appareils d’irrigation qui arrosent en dehors des champs cultivés est ainsi purement technique. « Les réglages ne sont pas automatiques. Quand on déroule le matériel, on n’arrive pas toujours à estimer jusqu’où va le jet et puis on travaille aussi avec la nature, il y a parfois du vent », explique le jeune exploitant de semence de maïs et de betteraves. Il peut en effet y avoir jusqu’à un kilomètre de tuyaux entre l’arrivée d’eau et le canon qui peut se trouver en bordure de champs.
« En général lorsque l’on se rend compte que le canon est mal réglé on agit, mais on n’est pas toujours à côté. On essaie de limiter les pertes, ce n’est vraiment pas pour le plaisir d’arroser la route », détaille l’agriculteur.
Une question de sécurité
« Le problème au-delà du gaspillage c’est le côté dangereux », analyse une internaute sous le post d’ITBR 67. Le détrempage de la chaussée peut notamment engendrer un verglas d’été.
Ce phénomène de chaussée glissante n’apparaît pas en cas de pluies intenses, qui vont nettoyer rapidement la route, mais en cas de précipitations plus légères, dont le volume ne permet pas d’évacuer les saletés. Ce verglas est en fait une pellicule de particules (polluants atmosphériques, huiles, carburants) laissée par le passage des véhicules sur la route et qui devient glissante au contact de l’eau.
Selon le gestionnaire de la page ITBR, il existe également le danger d’être surpris au détour d’un virage, de jour comme de nuit, le risque étant « particulièrement élevé pour les conducteurs de deux-roues », en raison d’une perte d’adhérence ou d’une réaction liée à l’effet de surprise.
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