Jordan Bardella lors de la Convention de l’union nationale ce samedi 28 juin à l’Assemblée nationale (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)

JULIE SEBADELHA / AFP

Jordan Bardella lors de la Convention de l’union nationale ce samedi 28 juin à l’Assemblée nationale (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)

POLITIQUE – La digue entre la droite et son extrême s’affaisse un peu plus. Selon les informations du Parisien confirmées au HuffPost dans la foulée, Jordan Bardella a été reçu ce mardi 1er juillet par Nicolas Sarkozy. Le rendez-vous, décrit par l’entourage du président du RN comme « courtois et chaleureux », s’est tenu dans les bureaux parisiens de l’ancien président de la République. Selon l’AFP, l’entretien a eu lieu à l’initiative de l’ex-chef de l’État.

Soucieux de s’adresser à la droite, le dauphin de Marine Le Pen attendait cette rencontre de longue date, et avait multiplié les clins d’œil à l’attention de l’ancien chef de la République. Récemment, le leader d’extrême droite s’était dit « choqué » du retrait de la Légion d’honneur à Nicolas Sarkozy en raison de sa condamnation pour corruption dans l’affaire des écoutes.

En septembre 2023, Jordan Bardella avait laissé traîner sur son bureau Le Temps des combats, ouvrage signé de l’ex-maire de Neuilly, lors du tournage de sa vidéo de rentrée. Depuis, l’eurodéputé multiplie les références à « la France du travail » et à « ceux qui se lèvent tôt », façon Sarko 2007, et ne cache pas son inclination droitière. Il n’en a pas tout le temps été ainsi. Face au Parlement européen en 2020, Jordan Bardella avait accusé Nicolas Sarkozy d’avoir semé le chaos en Libye.

Forcing

En 2015, il n’avait pas de mots assez durs contre l’ex-chef de l’État. « Pendant ce temps, tonton Sarkozy continue de mentir, de diffamer et de tromper le peuple », attaquait-il sur Twitter. Mais depuis, manifestement, de l’eau a coulé sous les ponts.

Au point que le prédécesseur de François Hollande fait désormais office de référence pour Jordan Bardella qui, selon L’Express, a multiplié les initiatives pour aboutir à cette rencontre. « L’idée de réunir dans un même élan les Français issus des classes populaires et une partie de la bourgeoisie conservatrice – comme Nicolas Sarkozy le fit en 2007 – est pertinente », a-t-il notamment écrit dans son livre, Ce que je cherche , publié lui aussi chez Fayard.

Un forcing qui a fini par payer. Selon l’entourage du leader d’extrême droite, il s’agissait d’« un échange courtois et chaleureux sur la situation politique et l’avenir de la France ». « Marine Le Pen était au courant de ce rendez-vous », a encore souligné cette source auprès de l’AFP.

De son côté, Nicolas Sarkozy « a été sensible aux mots de soutien de Jordan Bardella. Mais c’est surtout une discussion sur les relations humaines plutôt qu’un rendez-vous politique », a fait savoir l’entourage de l’ex-président au Parisien. Une présentation des choses à laquelle chacun est libre d’adhérer. Ou non.