Petit coup de chaud sur le conseil municipal, lundi soir, salle Marc-Baron, heureusement climatisée. À l’heure d’un éprouvant épisode caniculaire, le sujet de la plage de Saint-Asile, qu’un épais tapis de posidonies mortes rend impraticable aux habitants du quartier de Pin-Rolland ainsi qu’aux estivants, a de nouveau agité le débat en fin de séance.
Cela, à la faveur d’une question de l’opposition. « Maintenez-vous vos propos du 27 mai où, lors du conseil municipal, vous avez indiqué que vous allez donner l’adresse du président de l’APE (association de protection de l’environnement, Ndlr) aux résidents de Pin-Rolland et de Maregau qui auront des difficultés pour se baigner? », a demandé en substance au maire l’élu Pierre Calmet (opp. La Vague mandréenne).
Pas de régression de l’herbier
Rappelons que comme regretté par Gilles Vincent lors de cette séance du 27 mai, suite à un recours gagnant devant le tribunal administratif, porté par l’APE et l’association France nature environnement Paca, « cette plage créée dans les années 1970 ne sera ni nettoyée, ni ensablée, alors que nous avions réussi cette année, à trouver du sable de mer ».
Le tribunal a en effet annulé l’arrêté de dispense de l’étude d’impact environnemental du 28 février 2022 dont bénéficiait pour dix ans la métropole TPM (autorité concessionnaire) pour les opérations de recharges en sable du littoral.
D’autant, a encore vulgarisé Gilles Vincent, que « depuis douze ans, les posidonies ne sont plus évacuées mais conservées sur place et mélangées avec du sable pour créer un mille-feuille assurant un meilleur confort aux usagers ».
Et de préciser: « D’ailleurs, les conclusions d’une étude indiquent: “A l’échelle de la zone d’étude, la comparaison d’images aériennes à différentes années, ne montre pas de régression notable de l’herbier » ».
« Pourquoi faites-vous cette fixation sur Saint Asile? »
« Mais, alors que de telles opérations de rechargement sont menées sans opposition sur les plages du Pradet, de Carqueiranne et d’Hyères, pourquoi faites-vous une telle fixation sur Saint-Asile et les autres plages de Saint-Mandrier? », a alors renvoyé plusieurs fois le maire, ironique, à son opposant, suggérant en réponse le lien de filiation reliant ce dernier à Dominique Calmet, le président de l’APE.
« Il s’agit d’une décision du tribunal administratif », s’est dédouané Pierre Calmet.
« Oui, mais c’est insupportable, je ne peux pas aller me baigner sans me faire agresser, c’est pourquoi, à chaque fois que la question de l’état de la plage m’est posée, je renvoie vers l’APE et son président », a réaffirmé Gilles Vincent, approuvé par Séverine Mathivet, élue qui fréquente quotidiennement la plage, elle aussi sujette à l’incompréhension des usagers.
Et le maire de conclure: « Je ne peux pas laisser l’APE dénoncer à tort la responsabilité de la commune. Je le redis, nous ne sommes pas responsables et encore plus en cas d’accident ».