Les barreaux de Marseille, Paris et Aix-en-Provence ont dit « non », ce mardi 1er juillet, à la proposition de loi en faveur de l’allongement de la durée maximale de rétention des étrangers voulue par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Débattue à l’Assemblée, cette proposition de loi vise à prolonger « la rétention » des personnes étrangères dans les centres de rétention administrative (CRA) jusqu’à 210 jours. Jeunes avocats marseillais défenseurs « d’un droit qui s’applique vraiment, pour tous les justiciables », Mathilde Lanté, Adam Borie et Julie Gonidec ont plaidé devant le juge des libertés pour « faire cesser des atteintes inhumaines aux droits et aux conditions de vie des étrangers : pas d’eau froide à boire, pas d’ombre ni de chaises dans les espaces de promenade, et des fenêtres condamnées ».
Lutter aux côtés de celles et ceux « qu’on veut faire disparaître »
« Ce jeune homme est un cas emblématique, décrit Me Cédric Heulin, qui s’est joint à la plaidoirie, en pointant un justiciable retenu au CRA du Canet pour situation irrégulière. C’est quelqu’un qui a une famille qui l’attend en Moldavie, de l’argent et une stabilité, mais la France ne lui permet pas de rentrer. Après que la compagnie aérienne qui devait le prendre en charge a annulé son billet d’avion retour, le préfet du Var a demandé son placement en rétention pour trois mois supplémentaires alors qu’il n’a rien fait de plus, c’est insensé », critique-t-il.
Après la journée de mobilisation au CRA, un rassemblement des avocats a eu lieu place Félix-Baret (6e) pour dénoncer « l’enfermement comme réponse politique à l’existence des personnes étrangères », « les rafles et les expulsions comme norme », et enfin annoncer « lutter aux côtés de celles et ceux que l’on tente de faire disparaître en les privant de leur dignité ».