Les échanges de contrats dérivés offrant une protection aux investisseurs contre les défauts des entreprises britanniques ont bondi de près de 50 % au premier trimestre 2025, dépassant les 2 000 milliards de dollars, selon un rapport publié mardi par l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA).
POURQUOI C’EST IMPORTANT
L’ISDA indique que les transactions de credit default swaps (CDS) signalées au Royaume-Uni ont grimpé de 47 % pour atteindre 2,3 trillions de dollars, contre 1,5 trillion au premier trimestre 2024.
Ce volume d’assurance souscrite par les investisseurs sur les obligations d’entreprises britanniques reflète l’ampleur de l’inquiétude qui a précédé l’annonce, le 2 avril, par le président américain Donald Trump, de droits de douane massifs sur les importations.
Bien qu’un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis ait depuis été signé, l’incertitude tarifaire demeure un obstacle pour les entreprises à l’échelle mondiale, alors que la date limite du 9 juillet imposée par Washington aux autres pays pour conclure des accords approche.
D’après les analystes de Goldman Sachs, le taux effectif des droits de douane américains, selon les mesures annoncées, est passé de 3 % en début d’année à 13 % aujourd’hui.
Même si certaines des taxes les plus sévères venaient à être annulées, des droits de douane plus élevés cette année pourraient néanmoins alimenter l’inflation et rogner les bénéfices des entreprises ainsi que la consommation des ménages.
CITATION CLÉ
« L’activité sur les CDS à nom unique a été particulièrement marquée au Royaume-Uni, représentant 98 % du nominal échangé en Europe, contre 2 % dans l’UE », précise le rapport de l’ISDA.
Cette semaine, les tensions commerciales ont dominé la liste des préoccupations des investisseurs, aux côtés de craintes croissantes d’une récession mondiale, selon une enquête menée par Bank of America publiée lundi.
CHIFFRES CLÉS
Le volume notionnel des échanges de CDS européens a progressé de 28 % à 3 trillions de dollars au premier trimestre, contre 2,3 trillions l’an dernier à la même période, tiré par une activité accrue sur les CDS indiciels, rapporte l’ISDA.
Les transactions déclarées au Royaume-Uni ont représenté près de 75 % du volume notionnel total des CDS européens, et près de 82 % du nombre total de transactions, contre environ 25 % et 18 % respectivement pour l’Union européenne, selon le rapport.
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