Née au printemps 2024 de discussions entre associations militantes, syndicats et collectifs de gauche, elle revendique une approche « municipaliste » inspirée de la Commune de 1871.
Son slogan « La Ville est à nous, prenons la mairie » distribué sur les marchés témoigne d’une ambition de démocratie directe qui dépasse largement l’esprit consultatif actuel jugé « biaisé ».
Sainté Populaire s’impose comme l’acteur central pour fédérer une union de la gauche allant du NPA au PS, en passant par LFI, EELV et le PC. Cette troisième tentative depuis 2022 se distingue par sa volonté d’impliquer des citoyens non encartés, des associations et des acteurs du quotidien stéphanois. Hedi Zennaf, porte-parole, insiste : « Le but est bien de sortir des accords habituels de partis et d’impliquer des personnes motivées par la gestion publique mais non encartées. »
Démocratie participative renouvelée
L’association fonctionne selon ses propres principes démocratiques. Ses assemblées populaires votent chaque décision : samedi dernier, 96% ont approuvé la stratégie politique, validé les partenariats avec LFI et EELV, mais rejeté à 77% l’intégration de Place Publique.
Cette gouvernance collégiale repose sur cinq pôles (vie militante, communication, relations, coordination, garantie des valeurs) dont les animateurs sont renouvelés tous les six mois pour éviter la confiscation du pouvoir.
Critique frontale de la gestion municipale actuelle
Les porte-paroles dénoncent une politique municipale déconnectée des besoins réels. Fanny Vincent pointe « des tentatives permanentes de séduction de l’extérieur, des investisseurs, de pseudo attractivité réalisées au détriment des Stéphanois ».
L’association critique notamment l’absence de prolongement du tramway vers Montreynaud alors qu’il dessert Le Soleil, et dénonce le financement projet par projet qui fragilise les associations locales.
Programme en construction autour des services publics
Si les positions définitives restent à arrêter, Sainté Populaire questionne des sujets cruciaux : gratuité des transports, gestion publique de l’eau, présidence métropolitaine. L’association privilégie une approche centrée sur les quartiers populaires et la préservation des services publics.
Elle revendique une vision alternative à la course à l’attractivité, préférant répondre aux besoins concrets des habitants plutôt qu’aux attentes supposées des investisseurs extérieurs.
L’association propose des élus révocables et une hiérarchie moins pyramidale avec des indemnités réduites au sommet. Elle critique la démocratie participative actuelle, qualifiée de poudre aux yeux par Fanny Vincent qui estime que les consultations s’adressent volontairement aux « CSP+, les plus âgés, les initiés.
Cette critique vise à légitimer une approche plus inclusive qui toucherait « les gens qui font réellement les quartiers au quotidien ».
Refus de la primaire socialiste
L’association s’oppose à la primaire proposée par le PS pour désigner une tête de liste, y voyant des défis techniques et d’équité. Plus fondamentalement, elle considère qu’une primaire acterait l’échec à ne pas se mettre d’accord et ne favoriserait pas le renouveau de la représentation politique.
Malgré l’avancement des discussions, l’union définitive avec les partis de gauche reste à concrétiser. Les différentiels insolubles sur le programme et la tête de liste demeurent entiers, reportant les arbitrages à l’automne.
Sainté Populaire devra alors imposer une bonne proportion de ses propres noms dans la future liste pour garantir l’application de sa vision démocratique alternative.