En dehors des considérations scolaires et des examens à valider pour passer d’une année à l’autre, la vie étudiante se vit aussi, et surtout, hors les murs des établissements.

Et tous les étudiants ne sont pas logés à la même enseigne. Certaines villes fourmillent de lieux culturels gratuits, d’autres proposent des abonnements de transport à bas prix. Quand d’autres encore ont la mer à proximité ou bien la plus forte concentration de kebabs et autres fast-foods ouverts tardivement (pour les plus fêtards ). Seule une poignée de métropoles réunissent tous les critères nécessaires à la dolce vita étudiante.

Ensoleillement au top, transports gratuits, fast-food à volonté, mer à proximité… C’est ainsi que Montpellier arrive en tête de notre classement des meilleures villes étudiantes, celles où il fait bon vivre. Elle dame le pion à Grenoble, surclasse Nancy et Angers et tient tête à Toulouse, l’autre poids lourd universitaire de la région Occitanie.

La plage à vélo

Située à deux pas de la Méditerranée, la ville aux plus 80 000 étudiants coche de nombreuses cases à commencer par un taux d’ensoleillement record – 2 668 heures de soleil par an, soit pas loin de 148 jours – ainsi qu’un réseau de transport gratuit pour tous les habitants de la métropole. Deux arguments en or pour convaincre les futurs bacheliers de s’y installer.

VidéoDisco tram et bonhommes ballons : Montpellier célèbre la gratuité de ses transports en commun

C’est le cas de Lucie, 22 ans, rencontrée sous un grand ciel bleu et un soleil éclatant sur le campus de l’Institut Agro Montpellier. Elle y achève sa deuxième année. « Montpellier était mon premier choix. Je l’ai choisi pour son ensoleillement et je ne suis pas déçue ! J’ai grandi en Guyane et je ne me voyais pas vivre à Paris. Vivre dans un endroit où les hivers sont doux et les étés plus longs m’allait parfaitement. »

Même son de cloche pour Alexiane, son amie brestoise, elle aussi étudiante à l’Institut Agro Montpellier : « Ici, il n’y a pas cette déprime hivernale que l’on ressent lorsque les jours sont courts et gris comme souvent à Brest, et qui peut être dure à vivre ».

Constance, 23 ans, qui arrive de Lille, enfonce le clou : « En février, on pique-nique sur la plage. Et les plus téméraires peuvent se baigner ! » Située à 15 kilomètres du centre-ville, la grande bleue se rejoint en voiture en une vingtaine de minutes mais aussi en transport en commun ou à vélo.

« Cela peut paraître un peu compliqué mais en fait c’est largement faisable »

Élisa, étudiante à Montpellier

Petite incongruité locale, le tramway ne va pas (encore) jusqu’à la mer avec un terminus à Pérols, à trois kilomètres du grand plouf. « En tout, il faut prévoir 1 heure de trajet, tram puis bus. Cela peut paraître un peu compliqué mais en fait c’est largement faisable », rassure Elisa, qui a quitté Sète pour venir faire ses études en économie à l’université de Montpellier.

Les plus motivés enfourchent leur vélo et rejoignent la côte en empruntant l’une des pistes cyclables qui se multiplient dans et autour de Montpellier. « On y arrive en moins d’une heure », confirme Hugo, doctorant en économie, qui utilise d’ailleurs régulièrement les vélos en libre-service de la ville pour le faire.

Le poids des transports

Côté transport, là encore, Montpellier fait mieux que tout le monde : ils sont gratuits pour les Montpelliérains et ceux qui habitent dans 31 communes de la métropole. Pour Manon, en licence Accès santé psychologie à l’université de Montpellier, « c’est LE gros avantage » qui soulage son budget d’étudiante. Un argument aussi « imbattable » pour Jeanne, 19 ans, qui a quitté Aubenas (Ardèche) pour démarrer des études en économie.

Petit bémol toutefois : les horaires, pas toujours adaptés à la vie nocturne des étudiants. Il faudrait encore faire un petit effort, estiment certains, tramways et bus s’arrêtant toujours trop tôt à leur goût. Avec des fermetures entre 1 heure et 2 heures du matin le week-end, difficile de rentrer plus tard de soirée.

Mais le point noir est partagé dans d’autres villes, comme à Lille, toute dernière de notre classement. « Le métro passe certes toutes les deux minutes, oui, mais quand il fonctionne », souligne Ernest, qui vient de terminer ses études d’infirmier à Lille. Souffrant de pannes depuis près d’un an, le métro lillois manque de fiabilité. Et sur la mobilité, Lille ne fait pas mieux avec les vélos en libre-service.

Clémentine, étudiante à Esupcom’en plein cœur de la capitale des Flandres, le regrette : « Avec mes copines, on n’utilise pas les V’Lille, car il faut avoir 200 euros sur son compte pour la caution, donc on prend les Lime. Sauf que parfois, il n’y en a plus. Franchement, il n’y a pas assez de vélos en libre-service. »

Autre critique partagée par les étudiants rencontrés à Lille : son manque d’espaces verts. « Même s’il y a quelques parcs, ils sont si peu nombreux que c’est compliqué de se poser », note Clémentine. Un constat qui contraste avec les plages de sable montpelliéraines accessibles à vélo.

« Les gens sont un peu durs avec nous sur la météo »

Tout en bas du classement, donc, Lille. Une place que conteste Pauline, étudiant à Sup de com’ et très heureuse dans cette ville du Nord. « C’est sûr que Lille est la meilleure ville ! », défend la jeune femme : « C’est cocooning, c’est beau, et il y a moins de monde qu’à Paris. En revanche, oui, pour le soleil, on n’a pas de chance », reconnaît l’étudiante.

«Dès qu’il y a un rayon comme ces derniers temps, tout le monde sort ! » souligne Thomas, qui vit à Lille depuis 4 ans et étudie à l’Iéseg. « D’ailleurs, je trouve que les gens sont un peu durs avec nous sur la météo. Il pleut moins qu’avant, franchement. » « Je reviens du Sud et il ne faisait pas plus beau qu’ici ! » tacle gentiment Ernest qui vient de terminer ses études d’infirmiers à Lille. D’autant que, dans les faits, il y a moins ensoleillé que Lille. Rouen, Rennes, Strasbourg ou encore Nancy (3e de notre classement) ou Angers (4e) sont des villes où le soleil est encore moins présent.

Si Lille se place à la toute fin des villes étudiantes où il fait bon vivre, la ville n’est pas dénuée de points positifs. « À Lille, il y a beaucoup de choses à faire et de terrasses pour boire un verre. Pareil pour les restos et fast-food, on peut manger de tout et au niveau des prix, ça va. Il y a pas mal de formules étudiantes », ajoute Clémentine qui prend le train pour rejoindre la fac depuis chez ses parents à une quinzaine de kilomètres. C’est vrai que côté prix, le tarif a de quoi faire frémir n’importe quel étudiant parisien : avec une pinte de bière à 2,90 euros, « difficile de trouver moins cher ailleurs », met au défi Thomas.