La vague de chaleur qui a frappé des millions d’Européens dès le début de l’été connaît son dernier jour en France mercredi et se déplace vers l’est et l’Allemagne.
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Il a fait plus de 40°C dans le sud de la France et 38°C à Paris mardi, mais il ne restera plus mercredi que quatre départements du centre de la France en alerte rouge, le plus haut niveau de vigilance.
Ce sera au tour de l’Allemagne de connaître mercredi son pic de chaleur, avec 38°C attendus à Berlin.
La Belgique a eu très chaud aussi, avec plus de 35°C – l’Atomium, monument emblématique de Bruxelles en inox, sera même fermé mercredi après-midi à cause de la surchauffe.
Si les vagues de chaleur en été ne sont pas nouvelles, après des décennies de combustion de charbon, de pétrole et de gaz responsables du réchauffement, les canicules surviennent plus tôt et plus tard dans l’année, et donc plus souvent hors vacances scolaires, en juin et septembre.
Climatiser
En France, la vétusté et l’absence de climatisation dans les écoles a provoqué un débat politique, le Rassemblement national (extrême droite) réclamant un grand plan pour la climatisation.
Près de 1900 écoles françaises mal équipées – pas de volets, pas de climatisation, pas de ventilateur… – ont dû fermer mardi, soit environ 3 % des établissements scolaires. D’autres ont fait classe dans la cour.
La plupart des bâtiments scolaires ont été construits après-guerre, à une époque où la performance énergétique n’était pas une priorité, explique Guillaume Perrin, directeur du programme de rénovation énergétique des collectivités.
Ailleurs, la fermeture des écoles par fortes chaleurs est davantage ancrée dans les mœurs. Celles de Rotterdam ont fermé à midi mardi en vertu d’horaires dits «tropicaux». En Allemagne, les écoliers peuvent bénéficier du «hitzefrei», un congé pour cause de chaleur remontant au XIXe siècle.
Plongeons
Parcs ouverts la nuit, assistance renforcée des personnes vulnérables, horaires de piscine étendus: la ville de Paris a activé mardi le niveau 4, le plus élevé, de son plan canicule.
Plusieurs villes françaises et européennes ouvrent davantage leurs parcs, comme Paris toute la nuit, proposent des lieux avec brumisateurs ou climatisation, et tâchent de contacter les personnes âgées isolées.
Les cours d’eau sont pris d’assaut. Des Parisiens ont plongé dans le canal Saint-Martin. Près d’Orléans, Salem Sardji, venu de région parisienne avec ses enfants, a bravé comme des milliers d’autres personnes l’interdiction de baignade dans un bras de la Loire.
«Il y a des risques, mais là, on n’a pas le choix», déclare le père de famille.
Mortalité
Même l’Espagne, davantage équipée en climatisation, suffoque. Il y fera encore très chaud mercredi, même si des orages vont commencer.
Dans la province de Lérida en Catalogne, dans le nord-est du pays, les pompiers ont annoncé mardi la découverte de deux corps après un incendie.
Quelques heures plus tôt, toujours en Catalogne, la police avait signalé la mort d’un petit garçon de deux ans qui avait été laissé plusieurs heures dans une voiture garée en plein soleil.
À Madrid, «tout le monde parle de la chaleur», dit Carlos Alberto Olivares, 62 ans, qui travaille dans son kiosque à journaux, un rectangle de métal et de verre où la température dépasse de plusieurs degrés les 36°C enregistrés dans la rue.
«Maintenant, c’est comme un four, et en hiver, c’est comme un réfrigérateur», dit-il avec résignation.
Non loin de là, le soleil tape de plein fouet dans la rue Ibiza, et Israel Cuevas, un serveur de 24 ans, cherche refuge sous l’ombre d’un arbre en surveillant sa terrasse.
Malgré les ventilateurs, «c’est insupportable, la terrasse est comme une friteuse à air», compare-t-il. «À neuf heures du soir, il fait encore une chaleur impressionnante.»
Juillet vient à peine de commencer, mais la télévision andalouse Canal Sur a déjà respecté sa tradition annuelle et réussi à cuire un œuf dans la rue à Séville, directement sur une poêle.
Le bilan des décès en lien avec la chaleur prendra des mois à être estimé, mais par comparaison, les canicules de 2003 et 2022 avaient provoqué respectivement 70 000 et 61 000 décès prématurés en Europe, selon des études d’excès de mortalité.