Il tombe la cravate, écarte le pupitre et s’allume une cigarette. Exit les ors de la république. L’ancien ministre en a fini avec les sempiternelles « questions au gouvernement » électrisant le parlement.

Eric Dupond-Moretti change d’arène et monte sur les planches pour devenir maître du jeu. Face à lui, un bon millier de personnes. Un public très vite acquis à sa cause et qui lui pardonnera ses petites approximations scéniques de début de rencontre. La faute au trac sans doute. Presque novice en la matière – il avait démarré un premier spectacle revisitant sa carrière d’avocat avant d’entrer au gouvernement – le comédien en herbe s’épargne avec ce nouveau décor toute forme de réplique. Nul journaliste (ou presque) et encore moins de magistrat (on l’imagine) dans l’assistance. Dupond-Moretti prend progressivement ses aises dans ses (nouveaux) habits de bête de scène.

Règlements de compte

L’un de ses voisins au conseil des ministres le taxait, sur le ton du off, de « king kong en laisse ». Changement de décor et liberté retrouvée. L’ex-as du prétoire surnommé alors « acquitator » dévoile les coulisses du ministère. Pourquoi pas.

Plus touchant et pertinent : son combat, en campagne comme en plateau, contre les idées d’extrême droite. Mais « J’ai dit oui » ce nouveau spectacle est un peu plombé par ce règlement de comptes presque obsessionnel avec quelques magistrats bien ciblés.

L’attaque vise aussi les médias au sens très large au risque de créer de douteux amalgames quand influenceurs, Mediapart et CNews sont mangés à la même sauce. Dommage !