Il voulait s’en prendre à des femmes. Un attentat a été déjoué avec l’interpellation d’un jeune homme, dans la région de Saint-Étienne, mis en examen et placé en détention provisoire mardi soir.
Que s’est-il passé ?
Mardi soir, un homme de 18 ans a été interpellé dans la région de Saint-Étienne. C’est en possession de deux couteaux qu’il a été arrêté, à proximité d’un lycée.
Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire mardi. Le jeune homme a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes et incarcéré, indique le PNAT.
Quel est le profil du suspect ?
C’est un masculiniste assumé. Timothy G., tout juste majeur, se revendique de la mouvance « incel » (contraction de « involuntary celibate », c’est-à-dire « célibataires involontaires ») des hommes considérant qu’ils seraient célibataires à cause des femmes qui ne veulent pas d’eux). D’après les sources proches du dossier, il cherchait donc à s’en prendre à des femmes.
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D’allure juvénile et timide, le corps fluet et vêtu d’un tee-shirt bleu marine, il a comparu mardi soir devant le juge des libertés et de la détention qui l’a écroué. D’après l’une des sources proches du dossier, Timothy G. a compulsé des vidéos masculinistes sur le réseau social TikTok.
« J’ai rencontré un adolescent qui souffre et non un combattant qui se prépare à l’action. L’instruction ramènera ce dossier à sa plus juste proportion du point de vue de la qualification et de la personnalité du mis en examen », a commenté auprès de l’AFP l’avocate de ce jeune homme né en novembre 2006 dans la Loire, Me Maria Snitsar.
Qu’est-ce que le mouvement incel ?
Né en Amérique du Nord au tournant des années 2000, le mouvement des incels, hommes qui haïssent les femmes, engendre un nombre grandissant de tueries de masse, au point d’être assimilé à une menace terroriste.
Selon une source proche du dossier, c’est la première saisine du PNAT concernant un individu se revendiquant exclusivement de la mouvance « incel », une notion qui était apparue jusque-là de manière plus marginale dans deux dossiers traités par le PNAT.
La série Netflix « Adolescence », diffusée au printemps et qui a connu un grand succès, a mis en lumière ces influences toxiques et misogynes auxquelles sont exposés les jeunes hommes en ligne.