Le pourcentage de fraudeurs a nettement baissé. Et pourtant, le nombre d’amendes pour stationnement impayé a littéralement explosé. Dans un bilan présenté lundi soir en conseil municipal, la ville de Rennes a noté une forte hausse de 60 % du nombre de forfaits de post-stationnement (le nom politiquement correct d’une amende). La raison ? « Le renforcement des contrôles », explique la municipalité, qui a eu recours aux voitures dites Lapi pour « lecture automatisée de plaques d’immatriculation » depuis le 1er janvier 2024.
Avec ces « sulfateuses à PV », le nombre de voitures contrôlées a bondi par rapport aux rondes réalisées auparavant par les agents de surveillance de la voie publique. L’an passé, plus de 1,2 million de véhicules ont ainsi pu être scannés. Mais ce n’est pas la seule raison. Cette progression est aussi due aux extensions des zones en stationnement payant, dont le périmètre a grandi de 10 % en 2023 puis de 10 % en 2024.
La ville rappelle qu’il est possible d’annuler les fameuses FPS, notamment quand le véhicule bénéficiant d’une tarification différenciée n’a pas été enregistré. C’est le cas de certains professionnels, mais aussi des résidents qui bénéficient d’un tarif réglementé, voire d’une gratuité sociale. Au début de l’année 2024, de nombreuses amendes ont été annulées, le temps que les habitants se fassent à ce nouveau système. On notera d’ailleurs que l’arrivée des voitures Lapi a nettement fait plonger le taux de fraude, qui s’établit aujourd’hui à 12,6 %, contre 30 à 35 % en 2023.
Les recettes financent la mobilité
L’accroissement des contrôles n’est pas sans conséquence sur les finances de la ville, qui doit débourser 1,7 million d’euros par sa société publique Citédia. Oui, mais ce sont surtout les recettes qui ont bondi. Les horodateurs ont rapporté un peu plus de cinq millions d’euros l’an dernier, auxquels il faut ajouter 3,8 millions d’euros de PV payés par les fraudeurs qui se sont fait attraper. « Ces recettes de FPS sont majoritairement affectées au budget de Rennes métropole, pour financer les projets de mobilité », prévient la municipalité.
Cela fait tout de même un total de neuf millions d’euros de recettes pour la municipalité. « Le bilan financier pour la ville reste stable, car les charges ont augmenté dans les mêmes proportions que les recettes », conclut la ville.