La composition des mini-ventilateurs, du plastique mélangé à des circuits imprimés et des batteries au lithium en fait un « cauchemar pour les filières de tri ».

La composition des mini-ventilateurs, du plastique mélangé à des circuits imprimés et des batteries au lithium en fait un « cauchemar pour les filières de tri ».

CHALEUR – Ils sont partout. Dans les transports, la rue ou les salles de spectacle, alors que l’été s’installe de manière caniculaire, un accessoire semble désormais adopté par les Français : le mini-ventilateur.

Pour gagner un peu de confort sous la température étouffante, il vient s’ajouter aux autres systèmes D : vêtements amples, eau froide dans la nuque, pauses rafraîchissement dans les supermarchés climatisés… Légers et pratiques à transporter, ces objets électroniques ont tout l’air du bon plan pour avoir un peu d’air sur le visage sans avoir à agiter un éventail. Mais ces petits systèmes de ventilation, bien qu’ils puissent prétendre au rang de tendance de l’été, ne sont pas sans conséquences sur l’environnement.

Disponibles à bas prix (de deux à dix euros) sur des sites de vente en ligne ou en magasin, ils se vendent en plusieurs couleurs, formes, et même le fabricant de stylos à la mode Legami en propose. Problème : si ces mini-ventilateurs aident en période de forte chaleur, ils sont aussi emblématiques de la « fast-tech », déclinaison électronique de la fast-fashion.

La « fast-tech » à bas coût

Car la popularité de ces petits ventilos grimpe de manière faramineuse. D’après le média We demain, il s’en est vendu 7,1 millions d’unités au Royaume-Uni, uniquement sur l’année 2024. Le tout avec un usage très restreint dans le temps : selon le rapport de Material Focus cité par nos confrères, 3,4 millions d’entre eux ont fini à la poubelle ou inutilisés la même année.

Des caractéristiques emblématiques de la fast-tech : des objets peu chers, fabriqués loin, consommés massivement et ayant une durée de vie très courte – un poids lourd dans l’industrie du numérique, qui, d’après une étude de BackMarket, représente 4 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales à l’heure actuelle.

D’autant que ces objets ne sont pas réparables quand ils rendent l’âme, et sont peu recyclables : toujours d’après We Demain, le plastique mélangé à des circuits imprimés et des batteries au lithium les transforment en véritable « cauchemar pour les filières de tri ».

Pas recommandés au-dessus de 30 degrés

Si ces mini-ventilateurs peuvent être bien pratiques dans les espaces restreints comme les métros bondés, où il est impossible d’utiliser un éventail, ou pour les personnes qui ne peuvent pas s’éventer en continu pour des raisons de santé, ils ne sont toutefois pas recommandés quand les températures sont trop hautes : en 2024, le journal japonais Asahi Shimbun soulignait qu’au-dessus de 30 degrés, sous le soleil, l’air projeté par les petits objets pouvait s’apparenter à « recevoir l’air chaud d’un sèche-cheveux » sur le visage.

Par ailleurs, la transpiration aide à contrôler sa température corporelle. Or, l’usage des mini-ventilateurs a pour conséquence de faire évaporer la sueur plus rapidement – et donc de risquer de voir la température de sa peau augmenter.

Si vous avez quand même envie de passer le pas du mini-ventilateur, le média Vakita recommande dans un post Instagram d’y mettre un peu plus de budget pour avoir un modèle durable, de ne jamais le jeter dans une poubelle classique mais plutôt dans les bacs de collecte qu’on peut trouver dans les supermarchés, et surtout, « demandez-vous si vous en avez vraiment besoin, et si d’autres solutions ne sont pas à portée de main ».