Par

Laure Gentil

Publié le

2 juil. 2025 à 18h24

Après l’affaire Andy Kerbrat, une « affaire Marina Ferreruela » s’apprête-t-elle à plonger à nouveau La France Insoumise de Nantes dans la tourmente ?

Dans un billet publié le 16 juin sur le Club de Médiapart, une militante insoumise accuse un autre militant de l’avoir violée et « une cadre très influente du mouvement local » d’avoir couvert l’agresseur présumé. Or, selon le quotidien Ouest-France, cette cadre serait Marina Ferreruela, la cheffe de file de LFI pour les élections municipales de 2026.

« Après la suspension de mon agresseur, j’ai été ostracisée »

Dans son billet, la militante explique avoir été violée en avril 2024. Elle a dénoncé son violeur auprès de cette « cadre très influente ». Celle-ci lui aurait alors proposé de la « mettre en face de son agresseur pour avoir une discussion », une proposition qu’elle décrit comme violente. L’agresseur présumé a finalement été suspendu.

Elle me dit que mon agresseur a « muté » tous les groupes de discussion militants et qu’il ne comprend même pas pourquoi il a été suspendu. Et là, elle me dit qu’elle a demandé au national d’accélérer la procédure (de suspension N.D.L.R) parce que « c’est pas humain pour lui ». Je vous jure, à ce moment-là, j’ai cru que j’allais vomir.

Militante sur le Club de Médiapart

Malgré cette suspension, la militante assure avoir appris en novembre 2024 que l’homme est toujours présent « au sein d’un collectif qui travaille à l’élaboration de la campagne de l’organisation politique de gauche pour les municipales de 2026 ». Elle raconte avoir été « ghostée » par le « noyau dur de l’organisation politique de gauche » à laquelle elle s’est confiée.

« Après la suspension de mon agresseur, j’ai été ostracisée. Certains ne me disaient même plus bonjour, écrit-elle. Je sais que leur souhait, à certains, c’était qu’il (le violeur présumé N.D.L.R) soit réintégré. Parce que c’est ‘un bon militant’. Parce que c’est ‘un camarade’. Peu importe qu’il m’ait violée. »

Contactée par actu Nantes, Marine Ferreruela dément complètement ces accusations.

« Une manœuvre politique grossière »

« Je réfute formellement les accusations qui me sont faites », a-t-elle déclaré auprès d’actu Nantes. « Ce sont des accusations graves, publiques et mensongères ». Selon elle, cela relève d’une « manœuvre politique grossière » et d’une « campagne de calomnies ».

Cela piétine les principes mêmes de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Je considère que croire une victime, ce n’est pas seulement lui dire ‘je te crois’, c’est aussi agir pour la protéger.

Marina Ferreruela
Cheffe de file de LFI aux municipales de Nantes

Elle l’assure, dès qu’elle a eu connaissance de la situation de la militante, le 7 septembre 2024, elle a « invité la victime à saisir les instances compétentes », c’est-à-dire le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de La France Insoumise. Une semaine après, Marina Ferreruela saisit le CVSS elle-même : « j’ai demandé en urgence la suspension du militant mis en cause » dans l’attente de la demande officielle de la victime.

Quant aux allégations d’ostracisation contre la militante, Marina Ferreruela maintient qu’elle a toujours été « présente aux pots militants festifs » et aux rendez-vous après les manifestations.

« On ne peut pas dire qu’elle a été ghostée », nous a-t-elle dit. « Après, que des personnes aient pu se sentir mal à l’aise dans une situation de VSS (violences sexistes et sexuelles N.D.L.R.), cela peut arriver, ce n’est pas propre à La France Insoumise. »

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