Fin 2024, 3 010 friches de plus de 100 m2 couvrant un total de 3 529 ha ont été recensées en Ile-de-France, dont près d’un tiers à Paris et en petite couronne. Ces quelques chiffres émanent de l’Observatoire des friches franciliennes créé en 2021 par la région et l’Institut Paris Région (IPR). Ils sont établis à partir des retours de terrain des collectivités locales et des partenaires du plan friches régional, de l’actualisation des fichiers fonciers et des dépôts de permis de construire.

Par rapport à 2023, les résultats restent relativement stables. En un an, les espaces inutilisés ont augmenté de 11,4 % en nombre mais seulement de 1,9 % en superficie. Concrètement, près de 280 ha des sites recensés ont été réhabilités et 430 ha de friches sont apparus. « On constate un renouvellement d’environ 10 % par an au cours des quatre dernières années », a commenté Damien Delaville, urbaniste à l’IPR, lors du colloque consacré à cette thématique, le 19 juin. Le fait le plus notable concerne les friches habitat, passées de 870 pour 136 ha à 1071 pour 164 ha mais toujours aussi petites, de l’ordre de 0,15 ha en moyenne.

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Recensement des sites mutables

Sur ce stock régional d’espaces ayant perdu leur usage ou leur fonction, ceux liés aux infrastructures de transport s’élèvent à 87 ha alors que la SNCF, de son côté, évalue les friches ferroviaires à 291 ha. « Nous ne donnons pas la même définition à ce terme », a expliqué Xavier Moreau de Bellaing, directeur innovation urbaine Paris et petite couronne à SNCF Immobilier. Alors que l’IPR retient celle de la loi Climat et résilience, précisée par un décret l’an dernier, la SNCF qualifie de friche tout site déclaré mutable, « ce qui, au sens ferroviaire, signifie qu’aucune entité du groupe SNCF n’a besoin de l’emprise concernée », a-t-il précisé.

C’est d’ailleurs notamment suite à des échanges avec SNCF Immo que l’IPR a décidé d’enrichir le recensement des sites mutables, qui se limite pour l’instant aux friches. « Nous voulons élargir la focale en prenant aussi en compte les espaces sous-utilisés ou mal utilisés, les dents creuses… , a indiqué Nicolas Laruelle, urbaniste à l’IPR. Cela ne veut pas dire que ces fonciers seront urbanisés mais qu’il s’agit d’espaces à considérer. »