Par

Adrien Filoche

Publié le

2 juil. 2025 à 6h56

Treize points de suture et un profond traumatisme. Voici ce que garde Nicolas de la violente agression dont il a été victime devant son immeuble à Petit-Couronne (Seine-Maritime), le vendredi 27 juin 2025. Dans la soirée, alors qu’il promenait ses deux chiens, le Couronnais a été violemment pris à partie par une bande de sept adolescents. Seul contre tous, il a fait face à un déchaînement de violence.

Un projectile dans son salon

Tout a commencé un peu plus tôt dans la journée. Vers 16h40, au milieu de l’après-midi, Nicolas est tranquillement dans sa cuisine lorsqu’il entend « un gros boum » dans le salon.

Nicolas remarque alors un bout de bois au niveau de son canapé. Puis en regardant, il aperçoit par la fenêtre, laissée ouverte, deux jeunes adolescents. « Ils me disent : ‘Qu’est-ce que tu as à nous regarder.’» Le ton monte, l’habitant explique que le projectile aurait pu blesser l’un de ses enfants. Habitant au rez-de-chaussée, il va pour les pourchasser mais le petit groupe s’éclipse.

Quelques heures plus tard, vers 20 heures, alors qu’il promène ses deux chiens devant l’un des immeubles de son quartier, il est accosté par un des jeunes de tout à l’heure, qu’il reconnaît. « Il est venu vers moi et s’est excusé. Je me suis aussi excusé à mon tour », raconte-t-il. Mais c’était un piège.

Roué de coups au sol

En l’espace d’un instant, six autres adolescents apparaissent devant lui. Au total, ils sont sept à l’encercler. « Ils devaient avoir entre 13 et 17 ans, je dirais », note-t-il. La bande, agressive, lui demande de l’argent. Il refuse. S’ensuit un déchaînement de violence.

J’ai reçu un premier coup de béquille sur le nez, puis derrière la tête. Après, ils se sont jetés sur moi, à sept.

Nicolas

Mis à terre, le quarantenaire reçoit des coups de pied sur tout le corps. Il est laissé sur place, des plaies sur le visage et derrière la tête.

Nicolas rentre chez lui, couvert de sang. Sa compagne alerte immédiatement les pompiers, qui viennent récupérer son compagnon dans un sale état. Vers 21 heures, le blessé arrive à l’hôpital Saint-Julien de Petit-Quevilly. Il ressort peu après minuit, avec neuf points de suture à côté du nez, et quatre derrière la tête.

« T’as vu comment on a fracassé ton homme »

Le lendemain, le Normand se rend au commissariat pour déposer plainte. « Quand on est revenu chez nous, j’ai aperçu deux des jeunes en me garant », explique-t-il. Depuis cette violente agression, l’homme de 40 ans vit dans un profond sentiment d’insécurité.

Fin juillet, il a rendez-vous un médecin du Casa (centre d’accueil spécialisé pour les agressions) afin d’évaluer son nombre d’ITT (incapacité totale de travail) suite aux coups dont il a été victime.

Maintenant, j’ai peur de sortir les chiens. Je suis angoissé. Nos enfants aussi.

Nicolas

Le lundi après l’agression, alors que sa femme avait pris le relais pour la promenade de leurs chiens, elle s’est fait à son tour insulter par la même bande. « C’est là qu’ils m’ont dit : ‘T’as vu comment on a fracassé ton homme’. C’est n’importe quoi », s’emporte Flora.

Depuis trois ans qu’ils ont emménagé dans leur logement, Nicolas et Flora sont les témoins de nuisances constantes générées par ces petits groupes : tirs de mortiers le soir, rodéos urbains dans la rue devant l’immeuble, musique à fond. « C’est quasiment tous les jours. Avec l’arrivée de l’été, ça devient invivable », commente sa compagne.

« Quand on est arrivé ici, c’était calme. Mais ça a empiré au fur et à mesure », complète Nicolas. Cette violente agression, c’est la goutte de trop pour le couple, bien décidé à déménager. « On cherche à partir, mais ce n’est pas simple. On est épuisés. On est à bout », concluent Nicolas et Flora.

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