Le chancelier allemand Friedrich Merz, à Berlin, le 2 juillet 2025.

TOBIAS SCHWARZ / AFP

Le chancelier allemand Friedrich Merz, à Berlin, le 2 juillet 2025.

INTERNATIONAL – Fureur au sein de l’opposition et des associations LGBT+. Le chancelier Friedrich Merz est sous le feu des critiques ce mercredi 2 juillet pour avoir soutenu le refus de hisser le drapeau arc-en-ciel sur le Bundestag lors de la marche des fiertés à Berlin, en expliquant que le parlement n’est « pas un chapiteau de cirque ».

Dans un entretien mardi à la télévision publique ARD, Friedrich Merz avait défendu la décision de la présidente du Bundestag, démocrate-chrétienne comme lui, de ne pas hisser le drapeau arc-en-ciel au fronton du parlement, le 26 juillet, contrairement aux autres années. « C’est la bonne décision (…) Le Bundestag n’est pas un chapiteau de cirque, où l’on peut hisser des drapeaux comme bon nous semble », avait alors affirmé Friedrich Merz.

La principale association LGBT+, la chargée des questions homosexuelles au sein du gouvernement allemand, ainsi des élus du centre et de la gauche, y compris dans la majorité, ont condamné les propos du dirigeant conservateur.

Un « groupe persécuté sous le national-socialisme »

Pour justifier son refus, la présidente du Bundestag, Julia Klöckner, a, elle, déclaré avoir déjà hissé le drapeau arc-en-ciel le 17 mai, journée internationale contre l’homophobie.

Les personnes queer font « partie intégrante de notre société » et le drapeau arc-en-ciel sur le Bundestag aurait été « un engagement puissant de l’Etat » pour leur protection, a regretté la chargée des questions homosexuelles au gouvernement, Sophie Koch.

Reprochant à Friedrich Merz un « dérapage », la principale association LGBT+ a souligné que le drapeau arc-en-ciel était « un symbole universel de la diversité et des droits de l’Homme ». « Je rappelle au chancelier qu’il parle d’un groupe persécuté sous le national-socialisme et qui a été longtemps réprimé et criminalisé » y compris du temps de la RFA (1949-1990) a ajouté sur ZDF Andre Lehman, président de la fédération LSVD.

Au sein de l’opposition de gauche, même fureur. Friedrich Merz a « le talent de faire gaffe sur gaffe et de heurter les gens », a asséné la cheffe du groupe parlementaire des Verts, Britta Hasselmann, sur le réseau social X.

Un porte-parole du gouvernement allemand, Sebastian Hille, a répondu mercredi que le chancelier « avait clairement souligné l’importance de la marche des fiertés ». C’est un « événement important pour la diversité » et les droits des personnes gays, lesbiennes et queer, a-t-il dit, lors d’un point presse régulier, « Ce sont précisément ces objectifs que le gouvernement soutient ».

Créées à la suite des  émeutes de Stonewall aux États-Unis en 1969, des marches des fiertés sont généralement organisées chaque année autour du mois de juin, le mois des fiertés LGBT+, un peu partout dans le monde.