Avant de comprendre pourquoi l’objectif 2040 divise autant, il faut se souvenir du précédent : Fit for 55, l’objectif 2030 de – 55 % de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Ce paquet de 14 textes législatifs, censé traduire en réalité juridique l’ambition du Green Deal (Pacte vert), a tourné au cauchemar bureaucratique.

Révision du marché du carbone européen (ETS), extension de celui-ci au transport et au logement, mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), fin des voitures thermiques en 2035, obligations sur la rénovation thermique des bâtiments, normes agricoles pour restaurer la biodiversité… Une avalanche de règlements et directives qui tendaient tous à lutter contre le réchauffement climatique mais qui ont laissé industriels et gouvernements estourbis et aux prises avec des électeurs mécontents.

Le comble ? À peine adoptés et pas entrés en vigueur, certains de ces textes doivent déjà être « simplifiés » par la Commission von der Leyen II, désavouant ainsi la méthode de la Commission von der Leyen I. Faire et défaire… Le CBAM, entré en vigueur en octobre 2023, a été « simplifié » dès juin 2025 pour « exempter 90 % des importateurs », selon la Commission. Quant aux normes Euro 7 pour les véhicules, elles ont été édulcorées avant même leur application.

La Commission joue sur trois « flexibilités »

C’est dans ce contexte d’overdose réglementaire que la Commission européenne dévoile, ce mercredi 2 juillet, sa nouvelle cible : 90 % de réduction d […] Lire la suite