Daniel M. n’a cessé de le jurer « sur la Bible » : s’il avait malencontreusement « effleuré » la cuisse d’une jeune femme dans le métro marseillais le 4 novembre dernier, ça n’avait rien d’une agression sexuelle. La plainte de la jeune femme, qui décrivait une main baladeuse sur sa cuisse et sa hanche, la forçant à se lever puis la poussant à sortir du métro à un arrêt qui n’était pas le sien, racontait tout autre chose. Il est donc revenu au tribunal correctionnel de Marseille, le 3 avril dernier, de les départager.
Le retraité de 74 ans y est entré prévenu, il est ressorti condamné : 8 mois de prison avec sursis, un peu moins que les 12 mois avec sursis recommandés dans les réquisitions de la procureure Patricia Ferreira Morais. Si ses explications n’ont pas convaincu les magistrats, c’est aussi que l’enquête avait mis au jour les curieux passe-temps du retraité.
Magazines pornographiques et clichés volés sur la plage
Placé en garde à vue à la suite de la plainte déposée par la jeune femme, Daniel M. avait vu son domicile perquisitionné. Une impressionnante quantité de magazines pornographiques, mais aussi des appareils photos en pagaille et même des lunettes espions, dotées d’un objectif photographique discret, y avaient été retrouvés. Sur ces dernières, de nombreuses (mais anciennes pour la plupart) images de femmes en maillot de bain, prises discrètement sur la plage des Catalans, et des clichés sous toutes les coutures de plusieurs animatrices de télévision.
« À l’époque des faits, on est en pleine affaire Pelicot, ça interpelle les policiers qui veulent gratter. (…) Mais le métro est un espace de promiscuité, et il n’y a pas d’élément objectif qui montre que le geste est volontaire », a plaidé son avocat, Me Joffrey Chenu, espérant décrocher une relaxe au bénéfice du doute. « Vu les images retrouvées à son domicile, la sphère sexuelle était clairement surinvestie, ce qui assied l’intentionnalité de l’agression », ont rétorqué les juges.