Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en Iran le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique, sont inculpés « d’espionnage pour le Mossad » – le service de renseignement extérieur israélien –, de « complot pour renverser le régime » et de « corruption sur terre », selon des informations concordantes d’une source diplomatique occidentale et de l’entourage des deux Français.
« Nous avons été informés de ces accusations », a affirmé la source diplomatique occidentale, mercredi 2 juillet 2025, ajoutant que ces accusations étaient « infondées ». « Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont vu un juge qui a confirmé ces trois chefs d’inculpation », a déclaré la sœur de Cécile Kohler. « On ignore quand [ils se sont vus notifier ces chefs d’inculpation] mais ils n’ont toujours pas accès à des avocats indépendants », a-t-elle ajouté au lendemain d’une visite consulaire du chargé d’affaires de l’ambassade de France à Téhéran. Chacun de ces trois chefs d’inculpation est passible de la peine de mort.
« Ils sont innocents »
Jusqu’à présent, l’Iran a indiqué que les deux Français étaient accusés d’espionnage mais n’a jamais révélé pour quel pays précisément. Téhéran n’a pas encore confirmé si de nouvelles accusations avaient été portées contre eux.
« Cécile Kohler et Jacques Paris sont innocents. Aucune sentence ne nous a été communiquée et à notre connaissance n’a été prononcée », a réagi une source diplomatique française, exhortant les autorités iraniennes à autoriser Cécile Kohler et Jacques Paris à avoir accès à leurs avocats.
« Nous n’avons cessé d’exiger leur libération immédiate et inconditionnelle depuis leur arrestation il y a plus de trois ans », a indiqué de son côté le porte-parole du Quai d’Orsay, ajoutant que le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avaient « réitéré cette exigence auprès de leurs homologues iraniens à plusieurs reprises et encore ces derniers jours ».
Dernier contact téléphonique le 28 mai
Mardi, Jean-Noël Barrot avait annoncé que Cécile Kohler et Jacques Paris, dont on était sans nouvelles depuis la récente frappe israélienne sur leur prison, avaient reçu la visite d’un diplomate français. Les familles et les avocats du couple avaient réclamé vendredi « une preuve de vie immédiatement ».
Les autorités françaises avaient indiqué la semaine précédente avoir « eu l’assurance » que les deux Français n’avaient pas été blessés dans la frappe israélienne. Mais « cette information vient des autorités iraniennes », ce qui est « loin d’être une garantie », avait alerté Noémie Kohler, dont le dernier contact téléphonique avec sa sœur remonte au 28 mai.