Pratiques et abordables, les mini-ventilateurs sont pris d’assaut, depuis le début des vagues de chaleur. Pourtant, ils s’inscrivent dans une logique de consommation jetable.

Ce sont les nouvelles stars de l’été. Faciles à transporter, pas chers, efficaces, moins fatigants qu’un éventail, les ventilateurs à main, sortes de petits appareils permettant d’atténuer la chaleur ambiante, font fureur. Souvent vendus sur des plateformes comme Temu ou dans des boutiques proposant des gadgets bon marchés, ceux-ci sont «fashions», assurent même certaines utilisatrices. Un raz-de-marée aux lourdes conséquences environnementales.

En pleine canicule, de nombreux Français se sont rués sur ces outils pour limiter leur souffrance. Les recherches ont doublé par rapport à l’été dernier sur internet. «On a vendu tout notre stock du matin à midi ! C’est le cas depuis le début de la vague de chaleur», constate une vendeuse dans un magasin Hema, à Paris. Cette chaîne est loin d’être la seule à proposer ces ventilateurs de poche, parfois d’une couleur vive, accessibles et vendus à bas prix. Sur le site d’Action, on en trouve à 2,99 euros. Chez Hema, ils se vendent entre 6 et 15 euros. Du côté des géants chinois, comme Temu, les modèles prolifèrent : vitesse, réglage de vent, couleurs, forme, à pile ou rechargeable par câble USB… On peut même en trouver des «minis» pour moins d’un euro.


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Des objets polluants

Pourtant, ces gadgets qui s’arrachent ne sont pas sans conséquences environnementales. Souvent fabriqués en Chine à base de matériaux critiques (lithium, aluminium…), ils s’inscrivent dans la logique de ces appareils électroniques changés avant d’être obsolètes de la «fast tech». Au Royaume-Uni, plus de 1,14 milliard de gadgets électroniques (vapes, cigarettes électroniques, chargeurs, écouteurs…) sont achetés chaque année, et la moitié environ, soit 589 millions, sont jetés sur la même période, selon l’ONG Material Focus, citée par The Guardian.  Ainsi, les Anglais ont acheté 7,1 millions de ventilateurs en 2024, et en auraient jeté ou oublié 3,5 millions, détaille l’ONG. Les Français sont relativement peu conscients des conséquences environnementales néfastes de la «fast tech», que seule la moitié d’entre eux connait, selon une étude de Back Market pour OpinionWay. Les jeunes y sont toutefois plus sensibles : 69% des 25-34 ans considèrent la tech comme polluante.

Leur efficacité elle-même semble remise en cause : «Sous un soleil brûlant, c’est comme si vous receviez un souffle d’air chaud d’un sèche-cheveux. Mieux vaut éviter», alerte le docteur Kunihisa Miur, directeur adjoint du Tokyo Hikifune Hospital au Japon, dans We Demain. Alors faut-il abandonner tout achat de ce type de ventilateur ? « Il n’y a rien de mal à essayer de se rafraîchir, admet Scott Buttler, à la tête de l’ONG Britannique Material Focus, mais nous conseillons vivement aux gens, s’ils ont besoin de ces objets, d’essayer d’acheter la meilleure version possible pour qu’elle ait plus de chances de durer plus d’un été.»