Par

Adrien Filoche

Publié le

3 juil. 2025 à 6h44

Fin juin 2025, la déchetterie de Rouen a été contrainte de refuser les dépôts de gravats pendant plusieurs jours. Une gêne pour les habitants désireux se rendre en déchetterie et qui se voient refuser l’accès, mais qui est en réalité la conséquence de l’action d’une poignée d’individus, soit pas forcément attentive, soit pas toujours scrupuleuse.

En réalité, ces fermetures temporaires et exceptionnelles sont liées à des déchets amiantés retrouvés en déchetterie. Et gérer ces dépôts, qui n’ont pas leur place ici (c’est interdit), cela génère chaque année un « coût astronomique » à la métropole.

« Les conséquences sont cataclysmiques »

« Quand il y a une suspicion d’amiante en déchetterie, le déchet suspect doit être extrait, puis envoyé dans un centre de dépollution », précise Olivier Grégoris, le directeur de la maîtrise des déchets pour la Métropole de Rouen. C’est toute une chaîne logistique qui se met en marche.

Ainsi, plusieurs caissons circulent entre les déchetteries et le centre de dépollution. Sauf que quand il n’y en a plus de disponibles ou bien que les opérations de dépollution sont en attente, c’est toute la chaîne qui est paralysée. Lorsque c’est le cas, « on ne peut plus accueillir de gravats en déchetterie. Cela peut arriver plusieurs fois par an », poursuit Olivier Grégoris.

L’apport d’amiante est strictement interdit en déchetterie

Sur son site, la Ville de Rouen rappelle : « L’apport d’amiante est strictement interdit en déchetterie. Cette interdiction n’est pas une simple formalité, elle est fondamentale pour garantir la sécurité de chacun. Manipulé sans précaution, l’amiante peut menacer gravement la santé des usagers, des gardiens de déchetteries, des chauffeurs assurant les transports et des agents accueillant les gravats pour le recyclage final. »
« Au-delà des risques sanitaires, la présence d’amiante dans les bennes de déchetteries perturbe régulièrement la collecte des gravats et entraîne la mise en place de dispositifs logistiques de dépollution spécifiques et coûteux. »

Dès l’arrivée du printemps et de l’été, période plus propice aux travaux, les dépôts de gravats sont plus importants, donc les risques de retrouver de l’amiante également. « Cela peut être fait par négligence ou par méconnaissance, et c’est dommage », déplore Olivier Grégoris, sans pointer du doigt certains — on l’espère, une minorité — qui pourraient le faire en toute impunité.

Le problème, c’est que cette « négligence » ou cette « méconnaissance », elle génère des dépenses importantes pour la collectivité. « Les conséquences sont cataclysmiques », présente Olivier Grégoris. Selon lui, gérer les déchets amiantés retrouvés en déchetterie coûte 300 000 euros par an à la Métropole.

Un service dédié à la collecte de déchets amiantés

Le plus frustrant, comme Olivier Grégoris le rappelle, c’est que la Métropole a pourtant mis en place un service spécifique de la gestion des déchets amiantés pour les particuliers.

« Il suffit d’appeler un numéro (0800 021 021) et les services de la métropole se déplacent. Un agent de la métropole donne les consignes et vient fournir des sacs pour contenir les déchets amiantés », poursuit le directeur de la maîtrise des déchets.

Ainsi, les particuliers, « ne payent ni le traitement, ni le transport », mais simplement un forfait à partir de 22,44 euros, évolutif selon la quantité des déchets.

Une fois les sacs remplis, on donne un rendez-vous. Ils sont organisés régulièrement les samedis, au centre technique des collectes de la Métropole à Petit-Quevilly.

Olivier Grégoris,
directeur de la maîtrise des déchets de la Métropole de Rouen.

« C’est dommage de voir des déchets amiantés en déchetterie, alors que la métropole à un service dédié au traitement. On pourrait facilement éviter ces dépenses astronomiques pour la collectivité », complète-t-il.

Le nouveau service d’amiante de la Métropole de RouenSuivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

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