Un Grand départ du Tour de France, ça coûte cher aux collectivités mais, à l’arrivée, ça peut aussi rapporter gros. À la Métropole européenne de Lille (MEL), qui estime qu’il est « trop tôt » pour chiffrer précisément les « importantes » retombées économiques, on les évalue tout de même à « plusieurs millions d’euros ».
En 2022, une étude de l’Agence d’urbanisme de Brest-Bretagne portant sur l’impact du Grand Départ en 2021 dans la cité du Finistère avait conclu à « trois euros de retombées par euro investi ». À Bilbao, cité espagnole ayant accueilli l’événement en 2023, les 12,2 millions d’euros financés par les institutions basques avaient généré 103,9 millions d’euros, soit 8,5 fois la somme dépensée.
Le Nord n’échappera pas à cette tendance. « Un Tour de France, on ne peut pas se planter, c’est plus rentable que d’investir en Bourse ou dans l’immobilier ! », s’enthousiasme Antoine Sillani, vice-président (LR) en charge des sports au conseil régional des Hauts-de-France, qui a participé à l’aventure à hauteur de 1,75 million d’euros. Lors du passage de la Grande Boucle 2022 à Lille qui n’était alors que « simple » ville étape, 3,4 millions d’euros avaient déjà été injectés dans l’économie locale selon les données de l’Observatoire du tourisme de la métropole lilloise.
« C’est clairement une aubaine »
Pour ce cru 2025, l’hôtellerie, chargée de loger les coureurs, les sponsors, les médias du monde entier, les touristes français, belges, néerlandais, britanniques… va sacrément en profiter. « C’est clairement une aubaine », applaudit Boris Delacroix, aux manettes de l’hôtel de haut standing Bienheureux à Wasquehal, en périphérie lilloise et président du Club hôtelier Lille Métropole.
Le taux d’occupation monte crescendo cette semaine pour atteindre samedi soir « 93-95 % » en moyenne dans les établissements des 95 communes de la MEL. « Soit 35 points de plus qu’un début juillet ordinaire avec des prix moyens plus élevés, en hausse de 40 %. C’est comparable à un week-end de Braderie de Lille », décrypte-t-il, en référence à l’immense marché aux puces chaque début septembre dans la capitale des Flandres.
« L’hôtellerie, c’est le repère. Si vous dormez sur place, vous devez bien vous restaurer ! » rappelle un professionnel du tourisme. Estaminets et brasseries – sauf ceux qui sont difficiles d’accès en raison des contraintes liées à l’organisation de l’événement – misent, donc, sur « un effet Grand Départ » dans leur tiroir-caisse.
« On aura plus de monde et on est prêt », s’engage Aurèle, patron de la friterie (lilloise) Mestré. Il ne manque pas d’arguments pour conquérir les foules : il a été sacré champion du monde de la frite authentique en 2023.