Par
Léa Pippinato
Publié le
3 juil. 2025 à 9h24
Récemment, Epidaure, le département de prévention de l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM), a mené une grande campagne de sensibilisation auprès des enfants de l’Hérault. Cette initiative, baptisée « 1,2,3 Soleil », visait à apprendre aux élèves les bons réflexes pour se protéger du soleil. Pendant une semaine, plus de 4 500 enfants, issus de 200 classes du département, ont bénéficié d’activités pédagogiques autour des dangers de l’exposition solaire. Ces séances, menées dans le cadre scolaire, s’inscrivaient dans une approche concrète et participative. Les enseignants volontaires ont reçu un kit complet : guide pédagogique, matériel scientifique, carnet individuel pour chaque élève, affiches et flyers à destination des familles. Le but était clair : sensibiliser les enfants tout en mobilisant leur entourage.
Cliquez ici pour visualiser le contenu
Point d’orgue de cette campagne, la 28e édition des Epidauries du Soleil a rassemblé quatre classes sélectionnées par tirage au sort. Quatre établissements ont été retenus : l’école élémentaire Jules Ferry et l’école Jean Jaurès à Montpellier, l’école maternelle de Claret et l’école Agnès Gelly à Saint-Mathieu-de-Tréviers. Au total, 90 enfants ont participé à cette journée d’ateliers éducatifs sur le site même d’Epidaure, à Montpellier. Ces élèves, principalement en cycle 2, ont mis en pratique ce qu’ils avaient découvert en classe. L’objectif n’était pas seulement de revoir des connaissances, mais surtout d’expérimenter, manipuler, poser des questions et faire le lien entre théorie et vie quotidienne.
Jeux, expériences et réflexes à acquérir
Plusieurs ateliers étaient proposés aux enfants pour leur permettre d’apprendre de manière interactive et sensorielle. Dans l’espace « Explorateurs du soleil », les élèves ont dessiné une fresque pour faire le point sur leurs acquis. Une grande carte du monde les invitait à replacer les moyens de protection en fonction des continents : vêtements couvrants, types d’ombre, habitudes culturelles. Un four solaire démontrait la puissance invisible des rayons : en quelques secondes, des feuilles de papier s’embrasaient sous l’effet concentré de la lumière réfléchie. Le parcours « Mission protection solaire » mettait les enfants en situation. Ils devaient franchir des obstacles symbolisant les dangers liés à une exposition excessive : douleurs aux yeux, déshydratation, coups de soleil, mal de tête, voire certaines maladies graves. Le « Jeu de l’oie ensoleillée », conçu comme un parcours avec des cases à suivre et un dé à lancer, permettait de tester ses connaissances par des questions. Ces mises en scène servaient de prétexte pour engager la discussion.
« Les coups de soleil pris avant 15 ans sont des facteurs de risque établis de cancer cutané. Il faut donc former les enfants le plus tôt possible. »
Dr Candice Lesage
Onco-dermatologue à l’ICM
Parmi les moments les plus marquants, l’atelier du Professeur Tournesol, animé par le Dr Candice Lesage, a remporté un franc succès. Médecin onco-dermatologue à l’ICM, elle a conçu un quiz interactif où les enfants votaient grâce à des télécommandes. « L’idée, c’est de tester leurs connaissances de façon ludique. Les enfants sont très investis, ils posent des questions, ils réfléchissent. On parle de protection, d’ombre, de parasols, d’altitude… Par exemple, est-ce qu’on prend plus de coups de soleil à la montagne ou à la mer ? » Les enfants ne sont pas les seuls à participer. « Les parents aussi reçoivent des télécommandes, et ils jouent le jeu. Ils posent des questions parfois très ciblées. C’est l’occasion d’aborder des choses qu’on néglige souvent. » Pour le Dr Lesage, cette sensibilisation précoce est cruciale. « Les coups de soleil pris avant 15 ans sont des facteurs de risque établis de cancer cutané. Il faut donc former les enfants le plus tôt possible. »
Vidéos : en ce moment sur ActuÀ l’école aussi, le message est bien passé
Nadia Piel, enseignante à l’école élémentaire Agnès Gelly à Saint-Mathieu-de-Tréviers, a participé à la semaine de prévention avec sa classe de CP. Deux semaines plus tard, elle mesure déjà les effets. « Les enfants ont tout de suite intégré les messages. Ils mettent la crème solaire, mettent leur chapeau et leurs lunettes. Parfois, ils nous rappellent à l’ordre : ‘Attention à la crème !’ »
Elle souligne aussi l’importance de ce travail hors les murs. « C’est différent de ce qu’on fait en classe. Ici, ils appliquent vraiment ce qu’ils ont appris. Et on reste dans un cadre éducatif : on fait des maths, du français, tout est transversal. » Même les plus jeunes saisissent l’essentiel. « Ils comprennent que le soleil, c’est vital, mais qu’il faut s’en méfier. Ils connaissent les astuces : éviter les heures les plus chaudes, porter des vêtements longs, utiliser un parasol. Et ils prennent ça au sérieux. » Le message d’Epidaure est clair : protéger les enfants aujourd’hui, c’est prévenir des maladies graves demain.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.