Lionel de Cala, maire de cette commune de 20.000 habitants, s’oppose à la décision préfectorale qui impose de construire des immeubles destinés au logement social. Défendant la préservation de la qualité de vie et des espaces verts de sa ville, il a même lancé une pétition.

Lionel de Cala ne décolère pas. «Je ne pense pas qu’agir ainsi permet d’atteindre les objectifs de construction de logements sociaux  et de travailler sereinement», peste le maire LR d’Allauch. Depuis le début du mois d’avril, l’élu se dit «sous le choc». À la tête de cette petite commune de près de 22.000 habitants aux portes de Marseille, connue pour son esprit villageois et son centre typiquement provençal qui sert de décors à la série Plus belle la vie, Lionel de Cala s’est vu imposer par le préfet de région nouvellement arrivé la construction de logements sociaux sur un terrain de la ville.

Depuis le 27 mars dernier, un arrêté préfectoral permet au préfet de devenir compétent pour délivrer les autorisations d’urbanisme sur une parcelle de 2.500 m² à Allauch, la commune étant déjà carencée en matière de constructions de logement social. «On est à 7,5% et la loi (SRU) impose 25%, rapporte Lionel de Cala. Notre pénalité financière a doublé l’année dernière pour atteindre 1,2 million d’euros.»

«Il faudrait que je construise 1800 logements du jour au lendemain», tempête Lionel de Cala. «Mais je n’ai pas la capacité d’accueillir d’un coup 5400 personnes supplémentaires sur une commune de près de 22.000 habitants ! Est-ce qu’il y aurait autant de places dans les écoles ? Est-ce que les services publics seraient augmentés dans les mêmes conditions ? Non ! Ce sera la qualité de vie qui en pâtira.»

Près de 4000 signatures en trois jours

Le terrain visé par le préfet des Bouches-du-Rhône avait été acquis par l’établissement public foncier en vue d’y bâtir du logement social en 2015, sous le prédécesseur de Lionel de Cala. Le projet n’a toutefois jamais vu le jour. «La commune d’Allauch est composée à 80% d’espaces naturels, souligne l’actuel édile. Il est hors de question de suivre le plan local d’urbanisme intercommunal tel que défini par mon prédécesseur avant mon élection. Nous voulons garder une commune à taille humaine et préserver les terrains agricoles.»

Pour Lionel de Cala, «on ne peut pas faire du logement dans une commune comme Allauch comme on en fait dans Marseille ou dans une autre grande commune. Ce n’est pas un refus du logement social par principe. Je préférerais en revanche, par exemple, rénover le bâti ancien de notre noyau villageois pour le transformer en logements sociaux.»

Mardi 8 avril, le maire a décidé de lancer une pétition contre ce projet de logement social. En seulement trois jours, la pétition a recueilli près de 4000 signatures. «Ce terrain se trouve dans un secteur résidentiel entièrement composé de maisons individuelles, rappelle Lionel de Cala. On ne peut pas construire des immeubles au milieu comme ça !» Contactée, la préfecture des Bouches-du-Rhône n’a pas donné suite à nos sollicitations.