Entraîneur-adjoint du Tours VB, Thomas Royer va entamer, en octobre prochain, sa 17e saison sur le banc du plus grand club français, avec lequel il a déjà conquis 22 titres.

Coupe de France 2010 : « Le premier »

« Ce n’est pas tant la finale face à Montpellier (3-0) qui me reste en tête, mais plutôt la “demie” face à Poitiers durant laquelle on est mené deux sets à zéro et de cinq points dans le troisième set, avant que nous renversions la vapeur, avec un jeune de 18 ans qui prend le match en mains : Earvin Ngapeth. De la finale, il me reste une image de mon père dans les premiers rangs de la tribune, qui verse des larmes. »

Champion de France 2010 : « La maîtrise »

« La finale n’est pas une formalité face à Cannes (3-1), mais on sent que l’on est supérieur tactiquement et techniquement. Dans l’effectif nous n’avons pas de “N°2” sur nos postes, mais seulement des titulaires en puissance, à l’image de nos deux passeurs, Loïc Le Marrec et Loïc de Kergret. »

Coupe de France 2011 : « La confirmation »

« On va rater d’un rien notre finale de championnat face à Poitiers (2-3), mais ce trophée obtenu face à Beauvais (3-0) confirme néanmoins que nous étions bien l’équipe forte de ces années-là. »

Champion de France 2012 : « La revanche »

« On retrouve notre bourreau poitevin de l’an passé sur ce dernier match. Le groupe est carrément en mode revanchard. On était en mission et on avait un “talent pur” dans l’équipe avec le Cubain Cala, qui reste peut-être le plus gros potentiel que j’ai vu chez nous. On ne se rate pas (3-0). »

Supercoupe 2012 : « La première à la maison »

« Ce n’est pas le trophée le plus glorieux, mais la Supercoupe a l’avantage de débuter la saison par un match prestigieux que l’on est toujours content de remporter. En plus, elle se joue chez nous : c’est mon premier titre que je remporter à domicile, contre Rennes (3-1). »

Coupe de France 2013 : « Le Konecny show »

« On est en difficulté depuis le début du match face à Toulouse. Et cela se ressent aussi dans le quatrième set que nous disputons pour la victoire. On est mené au score, mais David Konecny va délivrer le groupe, avec une série de services dont il avait le secret et une dizaine de points en fin de match pour clore les débats (3-1). »

Champion de France 2013 : « La saison parfaite »

« C’est la première année que nous remportons le triplé : supercoupe, coupe et championnat. La finale se joue en matches “aller-retour” et nous imposons notre loi à Paris dans l’ultime face-à-face chez nous (3-0), après avoir déjà gagné dans la Capitale (3-1). »

Coupe de France 2014 : « La force de l’habitude »

« On arrive sur cette finale assez décontractés. On a désormais l’habitude de ces rendez-vous cruciaux et cela se ressent sur ce match face à Paris (3-1). »

Champion de France 2014 : « Le sang-froid de Dillies »

« Une fois encore, les Parisiens nous attendent sur cet ultime rendez-vous de la saison. On l’aborde sans notre passeur titulaire, Nuno Pinheiro, blessé en demi-finale face à Chaumont. Mais Maxime Dillies, notre deuxième chef d’orchestre, va prendre les choses en mains avec maestria pour nous conduire à la victoire (3-1). »

Supercoupe 2014 : « Un très haut niveau »

« Ces matches de rentrée sont généralement considérés un peu comme la fin de la préparation, même si un trophée reste en jeu. Pourtant déjà, la rivalité qui s’est installée entre Paris et Tours prend le dessus, dans la salle parisienne Charpy. Les deux équipes ne veulent rien lâcher et jouent déjà leur meilleur volley, pour un succès en notre faveur difficile mais précieux pour la suite (3-2). »

Coupe de France 2015 : « Nicholas Hoag entre en scène »

« On affronte Beauvais en finale et David Konecny commence à faiblir dans le quatrième set. Le Canadien Nicholas Hoag entre alors en scène et change complètement la donne, pour nous emmener vers la victoire (3-1). »

Champion de France 2015 : « Le paroxysme de la rivalité avec Paris »

« C’est l’une des victoires les plus marquantes. Les scores de certains sets sont extrêmement serrés (35-33 dans le deuxième pour Paris ; 31-29 pour Tours dans le quatrième). Le match dure près de trois heures et les deux équipes évoluent jusqu’à l’épuisement. C’est dantesque ! Paris craque dans le “tie-break” face à David Konecny (3-2). »

Supercoupe 2015 : « Premier titre sur le banc »

« Jusqu’à maintenant, durant les matches, je tiens le rôle de statisticien et je suis derrière le terrain. En 2015/2016, je prends place sur le banc, en tant qu’adjoint. Notre début de saison est poussif et l’arrivée du coach belge, Vital Heynen, en décembre, va tout de suite changer la donne. La Supercoupe est disputée avant Noël, quelques jours après son arrivée et on remporte la mise, toujours devant Paris (3-1). »

Coupe CEV 2017 : « Irréel ! »

« C’est le dernier match de David Konecny avec Tours ! On termine la saison sur cette finale de coupe CEV face à “l’ogre” Trentino qui nous a donné une leçon à l’aller (3-0 en 1 h 10′). Le retour se joue chez nous et on sent bien que les Italiens sont sûrs que rien ne peut leur arriver. Sauf que nous ne lâchons rien et parvenons à nous imposer (3-1). Le titre de champion d’Europe va se jouer au “golden set”, et nous nous imposons (15-13). C’est la plus inattendue des victoires. »

Champion de France 2018 : « Une nouvelle rivalité »

« C’est forcément un match très particulier pour moi qui retrouve mon club formateur de Chaumont pour une finale. Je suis à la fois très heureux de voir le parcours du CVB 52 et motivé pour remporter ce trophée. La victoire est au bout (3-1). On vient de remplacer notre meilleur ennemi parisien des dernières années par un nouveau venu : Chaumont. »

Coupe de France 2019 : « La domination »

« C’est un “Final four” à la maison et nous avons pourtant failli disparaître dès les demi-finales face à Narbonne (3-2). Nous retrouvons une nouvelle fois Chaumont, mais la victoire ne souffre d’aucune contestation (3-0). Sur le plan hexagonal, nous n’avons perdu que trois matches sur l’ensemble de la saison. »

Champion de France 2019 : « La tête ailleurs »

« Toujours face à Chaumont, je ne savoure pas ce trophée. Je viens de perdre ma maman quelques jours plus tôt et je n’ai pas vraiment la tête à cette finale. Je suis le seul Tourangeau je crois à ne pas apprécier cette victoire. »

Coupe de France 2023 : « On remet les pendules à l’heure »

« On sort de trois années difficiles avec le Covid et des défaites en finale. L’année précédente, on dispute notamment trois finales (coupe, championnat et Europe) que l’on perd pour une saison “blanche”. Face à Nice, on veut obtenir la récompense de ces deux années de travail sans trophée. Il n’y a pas vraiment de match (3-0). »

Champion de France 2023 : « La force de réaction »

« Après notre défaite à l’aller à Chaumont (3-0), c’est un raz de marée qui attend les Haut-Marnais au retour dans notre salle. On domine complètement notre sujet (3-0), comme au “tie-break” d’ailleurs (15-10), avec le talent pur de notre Brésilien Joao Ferreira. »

Supercoupe 2023 : « Des promesses »

« Le classique : on retrouve Chaumont pour l’ouverture de la saison qu’on domine une fois encore après avoir perdu le premier set. »

Champion de France 2025 : « Le titre de la résilience »

« On sait que l’on a construit un groupe pour performer. Mais après sept journées, on est relégables. Un début de saison catastrophique, miné par les blessures et la suspension de notre passeur Zeljko Coric. Mais tout va se mettre en route progressivement pour une deuxième partie de saison incroyable et la victoire finale face à Poitiers (3-1, 3-0). »

Champion de France élite avenir 2025 : « Le dernier mais le premier »

« Je ne veux pas dissocier ce titre avec l’équipe du centre de formation des autres obtenus avec l’équipe professionnelle. Pour moi, il est le premier en tant qu’entraîneur principal, et me tient à cœur, depuis quinze ans que je veux prouver que Tours est également une pépinière de talents. »

Par Laurent Génin

l.genin@jhm.fr