STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Sophie Pantel photographiée à l’Assemblée nationale le 11 juin 2025
POLITIQUE – Ça sera finalement sans elle. Quelques heures à peine après avoir été élue à la présidence de la commission sur les liens entre réseaux terrorisme, apologie du terrorisme, et responsable politique a finalement démissionné. Sophie Pantel, députée PS de Lozère, était la seule élue des quatre groupes de gaucher à siéger au bureau de l’instance. Le secrétariat et la vice-présidence se répartissant entre RN, LR et bloc central.
Sophie Pantel explique qu’elle a découvert seulement après la composition du bureau et « qu’au regard » de cette composition « qui ne respecte pas la représentativité de toutes les sensibilités », elle ne souhaite pas en assurer la présidence. Elle a fait parvenir une lettre à l’administration de l’Assemblée ainsi qu’à son président de groupe Boris Vallaud.
Le bureau, instance composée de députés-membres de la commission d’enquête, est chargé d’organiser ses travaux, et débat notamment des personnes à auditionner. La présidence devait revenir à un groupe d’opposition, et Sophie Pantel a été élue face à Aymeric Caron, apparenté LFI.
À l’issue du vote, les insoumis ont dénoncé devant la presse un accord entre « le camp macroniste, la droite et l’extrême droite » pour les « exclure de l’instance » qui permet « d’influer sur les choix des personnes qui vont être auditionnées », en vue de faire de la commission un « procès » contre leur groupe.
« Malheureusement, on voit une fois de plus les méthodes dignes des mafieux de LFI : chantage, menace et intimidation. Le PS avait l’occasion de montrer qu’ils sont du bon côté de la République, c’est raté », a réagi auprès de l’AFP le rapporteur de la commission, le député LR Vincent Jeanbrun.
Le vote pour désigner le nouveau président de la commission aura lieu le 8 juillet, selon son entourage. La commission d’enquête, demandée par le groupe de Laurent Wauquiez (LR), a été validée mi-juin par l’Assemblée et veut investiguer les liens entre des responsables politiques et des réseaux soutenant « l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste ».
Laurent Wauquiez était revenu à la charge après un premier échec deux semaines plus tôt, l’Assemblée ayant jugé irrecevable sa première demande qui visait explicitement La France insoumise dans sa proposition de résolution. « La commission d’enquête Wauquiez atteint des sommets de pitreries inégalés », a réagi sur X la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot après l’annonce de la démission.