Les visages sont détendus et les sourires, de mise. Il y a de quoi : plutôt abonné aux fermetures de lignes et aux chiffres de fréquentation en baisse, le gestionnaire de l’aéroport de Rennes, Vinci, a cette fois-ci de bonnes nouvelles à annoncer. Ce n’est pas seulement la nouvelle ligne Rennes-Manchester (opérationnelle depuis le 25 juin) que Vinci et la compagnie low cost Easyjet sont venus inaugurer, ce mercredi 2 juillet. Ils sont aussi là pour annoncer l’ouverture de deux lignes saisonnières supplémentaires : Barcelone à compter du 26 octobre et Genève à partir du 31 octobre.
Un beau coup pour l’attractivité de l’aéroport rennais, régulièrement critiqué pour la faiblesse de son offre à l’international. Avec les trois nouvelles lignes Easyjet et, à partir de l’automne prochain, le Rennes-Agadir piloté par Transavia, « nous aurons 15 destinations desservies en direct, dont la moitié à l’international », se félicite Yannick Bouiller, le directeur de l’aéroport.
Du côté d’Easyjet, la satisfaction est grande également, tout comme les ambitions pour Rennes, d’où l’entreprise opère aussi des vols vers Londres et Nice. « Nous étions à 200 000 passagers transportés en 2024. On vise plus de 230 000 cette année », annonce Reginald Otten, directeur général adjoint de la compagnie pour la France.
Le dirigeant va même plus loin : présente à Rennes depuis 2018, Easyjet veut « conforter sa position de première compagnie » sur la plateforme bretonne, « avec plus de 30 % de parts de marché », et plus largement poursuivre son développement « en Bretagne et dans le Grand Ouest ». Parmi les pistes évoquées pour l’avenir : un renforcement de l’offre entre Rennes et le Royaume-Uni. « C’est une priorité pour nous », lance Reginald Otten.
Plus d’un million de passagers pour Easyjet
Si l’annonce de nouvelles lignes est un vrai plus pour l’aéroport rennais, elle ne réglera pas tous ses problèmes, en particulier celui de la fréquentation. En hausse de près de 7 % au premier trimestre 2025, elle a reculé de 14 % en 2024, pour ressortir à 512 000 passagers, soit bien loin des 850 000 de 2019. En cause : le désengagement d’Air France des vols domestiques et la crise sanitaire, qui a fait dégringoler le trafic et entraîné des fermetures de lignes. Dont plusieurs opérées par… Easyjet vers Lyon, Genève, Porto, Lisbonne et, plus récemment, Toulouse.
Manchester, Barcelone et le nouveau Genève connaîtront-ils le même sort ? Sur le sujet, l’aéroport de Rennes est totalement tributaire de la stratégie d’Easyjet, qui, à l’instar des autres low cost, adapte ses plans de vol au fil de l’eau et peut très rapidement décider de fermer une ligne si l’équation économique n’est pas satisfaisante. « Nous revoyons les lignes en permanence, que ce soit pour les arrêter ou les lancer. C’est un travail que nous menons régulièrement avec les aéroports », explique Reginald Otten, tout en soulignant que si la compagnie a revu son offre rennaise ces dernières années, elle a toujours maintenu sa présence et ce, « malgré le covid ». « Depuis notre arrivée en 2018, ce sont plus d’un million de passagers transportés. C’est quand même un chiffre assez marquant, qui confirme notre place en termes de connectivité de la région bretonne. »
Renouvellement de concession
Conscient de la capacité des compagnies low cost à stopper des dessertes, l’aéroport sait qu’il ne peut pas tout miser sur une seule compagnie pour sortir du tunnel et rehausser ses chiffres de fréquentation. Vinci en a fait une priorité. « Ce qui est important pour nous, confirme Yannick Bouiller, c’est le développement commercial de l’aéroport au niveau domestique et international et les connexions aux grands hubs européens ». Deux points qui seront regardés de près par le Conseil régional de Bretagne, propriétaire de l’aéroport, dans le cadre de la remise en concurrence de la concession de l’aéroport. La procédure, à laquelle Vinci associé à la CCI d’Ille-et-Vilaine participe, doit aboutir en avril prochain.