Un agent pénitentiaire suspecté d’avoir été payé pour faire passer des biens interdits à des détenus a été placé mardi en garde à vue, au terme d’une enquête de la police nantaise.

Après le coup de chaud, le coup de tonnerre. Le centre pénitentiaire de Nantes (Loire-Atlantique) a été secoué par une arrestation au sein de ses agents, mardi 1er juillet, au plus fort de l’épisode caniculaire de ce début d’été. Un surveillant de la maison d’arrêt a été interpellé et placé en garde à vue par les forces de l’ordre. Il est suspecté d’avoir été la clé de voûte d’un trafic de stupéfiants et de téléphones portables au sein de l’établissement.

D’après les informations du quotidien Ouest France, le suspect – un agent expérimenté et bien connu de l’établissement – était rémunéré pour son travail de contrebande. Le réseau ainsi maintenu permettait aux détenus de se fournir en matériel prohibé, aussi abondant au sein de la prison nantaise qu’à l’intérieur des autres établissements pénitentiaires de France. Le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, ainsi qu’une source interne à la maison d’arrêt ont confirmé au Figaro cette arrestation survenue au terme d’une longue enquête de la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de la police nantaise.


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En début de semaine, le syndicat Force Ouvrière du centre pénitentiaire nantais alertait sur la multiplication des rébellions et des violences entre détenus, effet conjugué de la surpopulation de la maison d’arrêt – estimée à 210% de ses capacités – et de l’épisode de grande chaleur de ces derniers jours. Les représentants du personnel décrivaient alors une situation difficile pour les agents de la prison, «qui souffrent de cette surcharge de travail et doivent au quotidien gérer les états d’âme et les violences, toujours plus nombreux, de la population pénale».