En Australie, un policier en short de bain déambule sur une plage. Il s’agit de Grant Stevens, commissaire de la police d’Australie-Méridionale, qui s’adresse sur TikTok aux agents britanniques désireux de changer de vie, raconte le Daily Telegraph. Ce clip viral incarne une tendance de fond : l’exode croissant de travailleurs qualifiés du Royaume-Uni vers l’Australie. Une politique migratoire ciblée, des salaires attractifs et un mode de vie en plein air séduisent de plus en plus de familles.
Comme les Vale, originaires du Hampshire, qui se sont installés à Adélaïde, où Oliver a rejoint la police locale. “Nous avons tout vendu et sauté dans un avion”, résume sa femme, Helen. L’Australie attire en effet les expatriés grâce à des accords facilitant les visas pour les métiers en tension, notamment dans les secteurs publics. Les professions en demande sont les médecins, les infirmiers, les enseignants, les aides-soignants, les policiers, les chefs, les ingénieurs en génie mécanique et civil, les informaticiens et les comptables. Les chiffres confirment cette stratégie : en 2023-2024, 9 916 visas permanents ont été délivrés, dont 4 500 sponsorisés par des employeurs.
Le phénomène n’est pas nouveau. Du programme d’incitation à l’immigration d’après-guerre aux programmes vacances-travail (PVT), les Britanniques constituent la première population immigrée du pays avec 1,1 million de résidents. Mais la dynamique évolue, dopée par des campagnes de recrutement actives, comme celles des forces de police du Queensland et d’Australie-Occidentale.
Un processus complexe
Les candidats séduits doivent toutefois se préparer à des procédures complexes. “Vous devez évaluer votre éligibilité selon les listes. Quelle région peut vous parrainer ? Il y a des centaines de voies d’immigration, donc demandez conseil – vous avez besoin d’une stratégie”, conseille Chris Tunbridge, consultant spécialisé. Et gare aux erreurs : “Les frais gouvernementaux sont très élevés si vous vous trompez.”
Le coût de la vie reste un obstacle majeur. Le prix médian d’une maison en Australie dépasse désormais le million de dollars australiens. À Manly, banlieue prisée de Sydney, il grimpe à 4 millions. Néanmoins, des solutions plus abordables existent, notamment dans le Queensland, où le comté de Noosa et Buderim attirent de plus en plus d’expatriés.
Pourtant, malgré les incertitudes et la distance, le rêve australien continue de séduire. Helen en témoigne avec lucidité : “Il y a tellement plus de possibilités d’avoir une vie plus saine, et les infrastructures publiques sont mieux organisées qu’au Royaume-Uni. On a l’impression que les impôts sont bien utilisés.” Quant à ceux qui hésitent encore, son conseil est simple : “Si vous pensez qu’il y a 60 % de chances que ça en vaille la peine, alors ça vaut la peine d’essayer.”