Saint-Dié – Sens
3-1
« Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! » C’est en substance ce que Manu Dumortier a déclaré au terme d’un match tendu dont le verdict s’est fait attendre : « Oui, il y avait de la tension, c’était prenant. Les filles n’ont pas joué leur meilleur volley sur ce match-là, mais on s’en fout complètement ! Maintenant on va savourer. » Savourer cette accession en Ligue A, un obstacle sur lequel Saint-Dié a buté cinq fois, et qui est donc franchi à la 6e tentative. Ce ne fut pas sans mal tant les Senonaises ont contrarié le plan des Déodatiennes.
Fatalement, il y eut de la déception dans le discours de Simon Garel, le coach Icaunais : « Nous sommes déçus, mais il faut tellement jouer à la perfection pour espérer battre cette équipe de Saint-Dié ! On ne le souligne pas assez, mais faire ce qu’elles font cette saison est exceptionnel ! »
La victoire qu’il manquait aux Louves afin de pouvoir terminer leur saison en roue libre, elles sont allées la chercher comme la semaine dernière en finale de coupe de France, avec toutes leurs tripes, tout leur courage. Quand KahiaTauraa s’est blessée à la fin d’un 3e set où elles prenaient l’eau en réception, on a pu craindre le pire. Que c’était peut-être un tournant dans la soirée. Mais quand Estelle Adiana l’a remplacée, on a vite compris qu’elle aussi était habitée par la rage de vaincre. Sol Piccolo aura elle aussi fait un match plein d’envie face à ses anciennes partenaires, tout comme Téhéi Labaste, encore d’une redoutable efficacité dans tous les secteurs du jeu. Au filet Kristina Yordanska a joué les « monsieur propre » nettoyant tout ce qui traînait, et Thémis Sanou a une fois de plus démontré qu’elle était mieux qu’une pièce de rechange dans cette belle mécanique des Louves.
Et quel bonheur pour un coach d’avoir deux passeuses d’un tel niveau ! Emilia Balagué et Romy Taleux sont parvenues à distiller de bons ballons pour leurs attaquantes et accessoirement de servir au millimètre afin de déstabiliser une réception visiteuse qui ne voulait rien lâcher. Handicapée par un mal de dos récurrent, Laura Urios a pu livrer des services à des moments cruciaux. Et enfin, comment passer sous silence l’apport de Julie Mollinger, la capitaine qui était sur tous les ballons.
Alors ce match, il avait mal commencé (4-7), mais très vite Saint-Dié a égalisé à 10-10 avant de prendre le large et de s’imposer facilement (25-17). Idem dans le 2e set. Saint-Dié a fait la course devant puis a creusé l’écart à partir de 16-16. Au retour des vestiaires, le changement de décor fut brutal. El Ghoul et Clark sur le banc, leurs remplaçantes firent merveille et empochèrent le set : 17-25. Les Louves étaient ko, mais pas battues. La preuve, elles ont éteint Sens avant de s’ouvrir les portes du paradis, ou plutôt de l’étage supérieur.