Par
Laurène Fertin
Publié le
3 juil. 2025 à 15h49
Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, mardi 24 juin 2025, un policier de la CRS 8 pour avoir commis des violences sur un journaliste lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en avril 2023.
Une manifestante interpellée
Pour rappel, deux sections de la CRS 8 en intervention à Paris avaient reçu l’ordre, dans la nuit du 14 au 15 avril 2023, de gagner Rennes en prévision d’une manifestation prévue le lendemain.
Les effectifs de cette « unité d’élite de maintien de l’ordre », qui compte habituellement « trois sections », étaient donc « réduits » et les équipes « fatiguées » avant d’arriver en Bretagne sur cette manifestation « électrique » ayant rassemblé jusqu’à 2 500 personnes, avait-il été recontextualisé lors de l’audience du lundi 2 juin 2025.
Aux alentours de 16h, le 15 avril, sur le boulevard de la Liberté à Rennes, certains manifestants s’étaient donc « détachés du cortège » et avaient commencé à jeter « des projectiles de toutes sortes » sur les forces de l’ordre. Une manifestante avait été interpellée par les sections de la CRS 8, et ses « cris » avaient poussé des riverains à filmer « la situation ».
« Petite pute de Macron »
François, un journaliste qui sortait « d’un bar » où il avait bu « trois pintes » de bière et qui voulait initialement « rentrer chez lui », s’était alors approché de la femme en train de crier.
Demandant à « franchir le barrage », il s’était vu opposer un refus de la part de Nicolas, un officier de la CRS 8, qui lui avait demandé de « s’éloigner ».
Le journaliste avait d’abord tenté de « parlementer » avant de traiter le fonctionnaire de police de « petite pute à Macron », de « cracher » et de faire des « mouvements de tête agressifs » en sa direction.
Plaqué au sol
Gardant tout d’abord son « calme », le policier avait fini par « violemment repousser » François, qui était tombé au sol et dont la tête avait « heurté de plein fouet un terre-plein ». Il s’est en réalité « laissé tomber », considérait Nicolas.
Réussissant à se relever, François avait ensuite été « plaqué au sol » et s’était débattu « violemment », ce qui avait nécessité l’intervention de « six membres de la brigade ».
Josias, l’un d’entre eux, était alors « monté avec ses deux pieds » sur les jambes du journaliste pour empêcher que l’une d’entre elles ne « fasse levier » et qu’il « porte des coups » à ses collègues. Au vu du poids du capitaine de brigade et du matériel qu’il portait, ce sont donc « 95 kg » qui avaient « écrasé les jambes » de François pendant « 20 secondes ».
Finalement maîtrisé
Toutefois, « au moment où il a mis un pied sur le mollet de François, celui-ci est « parvenu à s’extraire de sa contrainte », a fait remarquer ce mardi 24 juin 2025 le tribunal correctionnel de Rennes. Il a par conséquent relaxé ce « supérieur hiérarchique » des « violences » qui lui étaient reprochées.
François avait finalement été « maîtrisé » par les six membres de la CRS 8 et menotté « par serflex » au terme de « plusieurs minutes de rébellion ».
Trois mois et sept mois de prison
Pour ce délit, le journaliste a pour sa part été condamné ce mardi 24 juin 2025 à trois mois de prison et à la réalisation d’un stage de citoyenneté dans un délai de six mois.
Nicolas a lui écopé de sept mois de prison avec sursis. Sa carrière pourrait en pâtir : le tribunal n’a pas prononcé de dispense d’inscription au bulletin n°2 de son casier judiciaire.
CB et IP (PressPepper)
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.