Par
Ivan CAPECCHI
Publié le
3 juil. 2025 à 16h38
Lors du dernier conseil municipal, les élus strasbourgeois étaient invités à se prononcer sur l’élaboration d’un nouveau plan, dénommé « prairies en ville ».
Prévu sur trois ans, il doit permettre d’augmenter la part de la nature en ville.
Une mesure jugée comme électoraliste par certains membres de l’opposition et ce, à moins d’un an des prochaines élections municipales.
Des prairies en ville pour développer la biodiversité
Le plan prévoit dans un premier temps un diagnostic des espaces enherbés et des corridors écologiques existants, afin d’identifier les zones les plus propices à une évolution vers des prairies urbaines.
Contrairement aux pelouses tondues, ces prairies sont composées d’herbes hautes et de fleurs sauvages, moins entretenues, mais plus favorables à la biodiversité et à la lutte contre les îlots de chaleur.
Objectif cible de 40 hectares transformés
Le projet prévoit une évolution des méthodes d’entretien, avec des interventions moins fréquentes et mieux adaptées aux écosystèmes visés, l’acquisition de matériel spécifique, et une campagne de sensibilisation auprès des agents et des habitants.
Un objectif cible de transformation de 10 % des surfaces vertes, soit environ 40 hectares, est évoqué.
Cette estimation pourra être révisée à l’issue de la phase de diagnostic, censée établir la faisabilité technique et la pertinence écologique des sites concernés.
« Adapter la ville au dérèglement climatique »
« Le plan prairies permet d’adapter la ville au dérèglement climatique, avec les services écosystémiques que rendent les prairies : lutte contre les ilots de chaleur, stockage de carbone, infiltration d’eau de pluie, protection de la qualité de l’eau« , a défendu Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la ville résiliente.
« Faire évoluer les espaces enherbés vers de véritables prairies de fauche, tout en veillant à relier ces oasis de biodiversité entre eux, contribuera par ailleurs à donner refuge à de nombreuses espèces végétales et animales et à créer des écosystèmes fonctionnels en milieu urbain« , a-t-elle ajouté.
488 257 € ont été budgétisés pour la période de 2026 à 2028, comprenant la création d’un contrat de projet, des études externalisées, et l’investissement en matériel de fauche adapté. Un budget composé à plus de 50 % de subventions, a souligné Mme Brolly.
L’opposition accuse la majorité de visées électoralistes…
L’opposition n’a pas manqué de réagir, d’abord par la voix de Céline Geissmann : « Cette délibération me gêne sur le fond car vous engagez près de 300 000 euros d’études à moins d’un an de la fin du mandat. Des études qui auraient pu être menées il y a bien longtemps, pour pouvoir générer un plan d’actions dans le mandat et pas seulement pour affiner vos projets de campagne. »
Dans sa critique, Mme Geissmann a vite été rejointe par Nicolas Matt, autre membre de l’opposition : « C’est surprenant comme la fin de mandat peut agir sur le foisonnement des idées, et en voici une nouvelle aujourd’hui : le développement des prairies en ville. C’est dommage que l’idée ait germé aujourd’hui seulement, car je suis persuadé que les habitants de l’Elsau, de Hautepierre ou de la Cité de l’Île auraient été heureux de bénéficier de ces prairies dès le début de votre mandat. » Ce dernier a même évoqué un éventuel « coup de communication avant une échéance électorale« .
… la majorité renvoie la balle
Une attaque balayée d’un revers de main par Abdelkarim Ramdane, qui en profite pour renvoyer la balle dans le camp adverse : « Malgré les efforts qu’on peut faire, quoique nous disions, quoique nous fassions, notre opposition sera toujours dans une posture électoraliste.«
Toujours est-il que le plan a été adopté à 52 voix pour et 5 abstentions, dont celle de Nicolas Matt.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.