Des Hyundai Tucson et rien d’autre. Voilà ce que, la nuit, cherchaient ces deux habitants de Versailles (Yvelines). Et pour répondre aux commandes, ils n’hésitaient pas à parcourir toute l’Ile-de-France : Boissise-le-Roi, Montévrain ou encore Saint-Fargeau-Ponthierry en Seine-et-Marne. Mais aussi Paris, Le Pecq et Chatou (Yvelines), Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) et Breuillet (Essonne)… Les adresses de stationnement des voitures leur étaient communiquées via les réseaux sociaux.

C’est pour quelque onze vols commis entre décembre 2024 et mars 2025 que ces jeunes, âgés de 19 et 21 ans, ont comparu – mercredi – devant le tribunal correctionnel de Meaux. A l’audience, ils ont reconnu leur implication dans ce qui apparaît comme une organisation efficace et structurée.

« Mon rôle, c’était accompagnateur, j’emmenais tout le monde », a assuré le plus âgé. « Moi, je conduisais les voitures », a expliqué le second. Avant d’oser, sur un ton peu convaincant : « Je savais pas que je volais. De base, je suis pas un voleur ». Les deux Versaillais – qui conduisaient sans permis de conduire – se sont décrits comme des petites mains. La suite – à savoir le chargement des Tucson dans des conteneurs et leur expédition vers le continent africain -, c’était le travail d’autres équipes.

Des préjudices financiers élevés pour les victimes

L’un des prévenus avait déjà été incarcéré pour avoir dérobé des voitures. Il a expliqué sa rechute : « Au début, j’ai fait ça pour des questions d’argent. Après, je n’avais plus le choix, je recevais des ordres ». Encouragé par la présidente Cécile Lemoine à détailler son propos, il a expliqué avoir refusé – à sa sortie de prison – de participer à des nouveaux vols : « J’ai regretté. J’ai fini dans une voiture, avec les mains et les jambes attachées, dans une forêt. J’ai été frappé avec la crosse d’une arme à feu ».

Même quand elles ont pu récupérer leur bien, les préjudices financiers pour les victimes sont très élevés. L’une d’elles, dans cette affaire, les chiffre à plus de 14 000 euros. C’est que parfois, elles continuent de payer en leasing un véhicule… dont elles ne disposent pas. Sans oublier le montant des réparations, en raison des dégradations commises.

La substitute du procureur Zoé Debuse a requis 18 mois de prison, dont un an ferme, avec mandat de dépôt à l’encontre du plus âgé, et 10 mois de prison ferme à effectuer sous bracelet électronique contre le second. Les deux récidivistes avaient été identifiés grâce à leurs lignes téléphoniques, qui bornaient sur la quasi-intégralité des faits. Sans oublier la géolocalisation de leur « véhicule de guerre » et les traces d’ADN retrouvées dans des Tucson. Les juges ont suivi les réquisitions du parquet.