La Terre sera sur le point le plus éloigné de son orbite jeudi 3 juillet à 21h54. Comment expliquer alors qu’il fasse aussi chaud ?

Alors que la France et plus globalement l’Europe de l’Ouest traversent une forte période de canicule, avec des températures dépassant parfois les 40°C, la Terre atteint paradoxalement son point le plus éloigné du Soleil. Ce jeudi 3 juillet, à 21h54 et 43 secondes, heure de Paris (19h54 UTC), notre planète sera à 152.087.738 kilomètres de notre étoile, selon le Laboratoire Temps-Espace de l’Observatoire de Paris, soit une distance record pour l’année.

Ce phénomène astronomique, appelé aphélie, revient chaque année. Le terme vient du grec «apo» (loin) et «helios» (Soleil), et désigne le moment où la Terre se situe à l’extrémité de son orbite, la plus éloignée du Soleil. Cette orbite n’est pas parfaitement circulaire, mais légèrement elliptique, ce qui provoque une variation de la distance entre la Terre et le Soleil au cours de l’année.


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Pas de lien avec les saisons

À l’inverse de l’aphélie, le périhélie survient généralement en début d’année. En effet, le 4 janvier dernier, la Terre était à seulement 147.103.686 kilomètres du Soleil. L’écart entre ces deux positions atteint près de 5 millions de kilomètres, soit environ 3 % de la distance moyenne. La différence de flux entre le périhélie et l’aphélie est donc de 9% environ.

Cela peut paraître beaucoup, mais c’est en fait très peu et n’a aucun lien direct avec les températures que nous connaissons. Les saisons sont déterminées par l’inclinaison de l’axe de la Terre, d’environ 23°C par rapport à l’écliptique, et non par la proximité avec le Soleil. Quand l’hémisphère nord est incliné vers le Soleil, les rayons sont plus verticaux (le soleil est plus haut dans le ciel) et le flux solaire plus concentré. Le jour est aussi plus long, l’hémisphère emmagasine plus d’énergie, presque deux fois et demi plus que l’autre (environ 133% en plus précisément) : c’est l’été. Au même moment, l’hémisphère sud est en hiver. Dans six mois, les rôles seront inversés et la Terre sera au plus proche du Soleil. Ce qui montre bien que ce n’est pas la distance au Soleil qui compte.

Ainsi, malgré la canicule qui frappe actuellement une partie du globe, la Terre poursuit tranquillement sa course autour du Soleil, selon les lois immuables de la mécanique céleste.