Alors que l’action publique est éteinte, que l’affaire est prescrite, l’enquête sur l’assassinat du juge Renaud pourrait elle être relancée ? C’est en tout cas la demande solennelle qui a été formulée ce jeudi soir à Lyon par le fils du magistrat, a appris Le Progrès.

Lors d’une conférence organisée à l’hôtel Fourvière, Francis Renaud en a appelé au ministre de la Justice.

« Le crime est prescrit mais la vérité ne l’est pas »

« Gérald Darmanin s’honorerait en demandant au pôle Cold Case de reprendre cette affaire. Le crime est prescrit mais la vérité ne l’est pas », a-t-il déclaré, 50 ans jour pour jour après le meurtre de son père.

Une ordonnance de non-lieu a été rendue en septembre 1992 et les faits sont prescrits depuis 2004. C’est dire que la demande de la famille a très peu de chances d’aboutir. Mais Francis Renaud se bat depuis des années pour tenter d’obtenir la vérité.

François Renaud a été exécuté par un commando de tueurs dans la nuit du 3 juillet 1975, devant son domicile montée de l’Observance (Lyon 9e).

De nombreuses incohérences

L’enquête qui a été entachée de nombreuses incohérences n’a jamais abouti. La famille pointe du doigt des éléments du milieu lyonnais ayant agi sur commande ou avec la bénédiction du SAC, le service d’action civique, sur lequel le juge enquêtait.

François Renaud tentait d’établir les liens troubles entre la pègre et l’officine gaulliste, notamment dans le cadre du financement de partis politiques.

« Une piste taboue », a indiqué Francis Renaud ce jeudi soir, estimant que son père avait été exécuté parce qu’il faisait « simplement son travail ».