Ce mercredi soir, les boucles WhatsApp ont une nouvelle fois fonctionné. Au pied de l’imposant bâtiment qui abrite quelque 250 logements, ils sont une cinquantaine d’habitants de la copropriété Bel Ombre (11e) à avoir répondu présent dès 19h. Beaucoup d’hommes de tous âges.
Des femmes, aussi, qui n’hésitent pas à rejoindre le cortège. « Comme hier, on va faire le tour jusqu’aux commerces situés plus haut sur le boulevard Mireille-Lauze. Du stup, ici, il y en a toujours eu. Mais depuis quelques jours, on voit de nouveaux jeunes tourner, même pas majeurs : on craint que ça soit un réseau qui prenne la main sur notre quartier », pointe Mohamed.
Des drames encore dans les têtes
Ici, le long de l’Huveaune en plein cœur de La Pomme, on n’a pas peur d’y faire face. « On a vu les messages passés sur les réseaux sociaux : les dealers proposent de tout ici. Et étant donné que l’entrée de la résidence n’a plus de portail, leurs clients peuvent circuler sans s’arrêter en prenant la sortie quelques mètres plus loin. On ne veut pas servir de drive, on ne veut pas qu’un jour, un bras armé vienne nous arroser avec une kalach », pose Malika.
Trop de drames sont encore dans les têtes de ces mères de famille. Comme celui de la cité Saint-Thys, qui avait coûté en septembre 2023 la vie de Socayna, 25 ans, alors qu’elle était dans sa chambre. « Oui on y pense », renchérit Ghyslaine, propriétaire depuis quatre ans.