À ceux qui s’en vont au combat, un ultime hommage. Aux 184 coureurs qui s’élanceront samedi de l’esplanade du Champ de mars les honneurs du public, sous le patronage de la Déesse. Plus de dix mille lillois et fans venus des quatre coins du monde massés autour de cette colonne – encore beaucoup plus derrière les barrières sur la totalité du défilé tracé sur un kilomètre de long – célébrant l’héroïsme, symbolisant l’espoir et la résistance. Un cocktail de valeurs dont tous auront besoin pour réaliser leurs rêves les plus fous le temps des trois semaines les plus attendues de l’été.

Alaphilippe en chouchou, Pogacar en français

Un dernier bain de foule revigorant avant de plonger dans un océan d’émotions. Les clameurs à l’unisson pour le chouchou national Julian Alaphilippe, de retour ragaillardi sur le Tour et en quête d’un septième succès d’étape. Le show Tadej Pogacar, haranguant le public lillois en français dans le texte (« Comment ça va, Lille ? »), favori pour un quatrième sacre sur les Champs-Élysées le 27 juillet. Les politiques locaux micro en main façon Johnny sur scène, exaltant les vertus des gens du Nord aux yeux du monde.

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« On ne s’y habitue jamais vraiment à cette ambiance », savoure Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ), neufs Grands Départs à son actif. Le rookie Bastien Tronchon (Decathlon AG2R La Mondiale), le regard pivotant à 360 degrés sur la Grand Place lilloise « kiffe », lui, simplement l’instant, cette liesse populaire. Le dernier moment d’insouciance avant que la réalité de la course ne frappe durement.

Du rêve à la réalité

Dès ce vendredi, plus question d’avoir la tête dans les étoiles. Aux hommes rapides et leurs équipes d’établir le plan de bataille parfait afin d’aller chercher la première victoire et le premier maillot jaune du cru 2025, samedi. Les Jonathan Milan, Tim Merlier, Dylan Groenewegen, Biniam Girmay ou Jasper Philipsen se rêvent tous en successeur du Norvégien Alexander Kristoff, dernier sprinteur lauréat de l’étape inaugurale à Nice, en 2020.

Aux puncheurs trop nombreux pour être cités et leurs directeurs sportifs d’identifier le moment M dans la foule d’opportunités qui se présenteront à eux du Nord au Puy-de-Dôme, en passant par la Normandie et la Bretagne. Trouver quand se faire mal pour accéder à un bonheur qui change une carrière, une vie.

À ceux qui se rêvent sur le podium à Paris d’éviter les innombrables pièges sur leur route. À ceux qui rêvent encore plus grand de trouver, jour après jour, comment faire tomber un champion du monde plus que jamais sur son nuage. Un si rapide retour sur terre après l’euphorie d’un jeudi soir réussi. Ça y est, le Tour peut enfin commencer.