Par
Antoine Blanchet
Publié le
4 juil. 2025 à 6h04
« De toute façon, je ne bois jamais », rigole le matelot lorsque l’agent de la brigade fluviale de la préfecture de Police de Paris lui tend l’éthylotest. Il souffle. Quelques instants d’attente. C’est négatif. Comme tous les tests réalisés par les policiers ce mercredi 2 juillet 2025 sur la Seine. Ces contrôles à l’improviste du taux d’alcoolémie et de drogue dans le sang sont désormais possibles depuis un décret du 15 janvier. L’objectif : réduire les risques d’accidents sur les eaux de la capitale et sa proche banlieue.
Toutes les embarcations visées par les contrôles
Pour cette journée de contrôles, cinq zodiacs de la brigade et 15 agents ont été mobilisés ainsi que des officiers de police judiciaire. Toute la matinée, 13 embarcations ont été contrôlées. « On vise tous types de bateaux. Ça va du bateau-mouche à la vedette de plaisancier », détaille Magali Charbonneau, préfète et directrice de cabinet du préfet de Police. « L’idée, c’est de sensibiliser au fait qu’on ne conduit pas un bateau après avoir bu de l’alcool », rajoute Marie Gautier-Melleray, aussi préfète et secrétaire générale chargée des politiques publiques en Île-de-France.
Ces nouveaux contrôles seront quasi-quotidiens sur le fleuve. « En journée, nous avons entre 4 et 5 équipages mobilisés et 2 durant la nuit », énumère Sophie Malherbe-Mayeux, chef de service au sein de la brigade fluviale. Les policiers seront équipés d’éthylotests et de tests salivaires.
« Sur l’eau, le taux maximum d’alcool dans le sang autorisé est de 0,2 g pour les conducteurs et de 0,5 g pour l’équipage. Pour la drogue, c’est tout simplement zéro », précise la préfète. En cas de tests positifs, les peines encourues sont, comme sur la route, très lourde : suspension immédiate du permis et des condamnations allant jusqu’à 4 500 euros d’amende, trois ans de prison et une suspension du permis pendant deux ans.
Des accidents fréquents
Derrière ces nouveaux contrôles, une volonté de réduire les risques sur les flots. « L’an passé, il y a eu 53 accidents sur le fleuve, dont 38 à Paris. Parmi eux, 11 collisions entre bateaux. Ce genre d’incident peut être très dangereux, surtout lorsqu’il implique de grandes embarcations avec 1 000 passagers à son bord », égrène Magali Charbonneau. Les accidents peuvent aussi provoquer des dégâts d’envergure sur les infrastructures. Le 18 mai dernier, un bateau avait heurté un pont sur l’île Saint-Denis, causant plusieurs dommages.
Sensibiliser les conducteurs de bateau
En amont de ces dispositifs de vérification, tout un travail de sensibilisation a été effectué par les autorités auprès de la communauté du fleuve. « Des dépliants sur les dangers de la consommation d’alcool et de drogues ont été distribués aux embarcations. Ces flyers sont en français et en anglais », précise Sophie Sophie Malherbe-Mayeux.
En cette matinée, tous les matelots contrôlés se sont révélés négatifs à l’alcool et aux stupéfiants. Des résultats significatifs pour Magali Charbonneau : « Ce qu’on veut, c’est que ça soit tout le temps comme ça ».
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.