À peine dessiné, le projet d’union à gauche pour 2027 provoque des remous au PS

THOMAS SAMSON / AFP

À peine dessiné, le projet d’union à gauche pour 2027 provoque des remous au PS

POLITIQUE – Affront populaire. Le Parti socialiste se divise déjà sur le processus d’union porté par leur premier secrétaire Olivier Faure, mercredi 2 juillet, aux côtés de plusieurs autres personnalités chantres d’une candidature commune à la prochaine présidentielle.

Pour cause : le député de Seine-et-Marne, qui a fait campagne chez les roses sur la promesse d’une plateforme commune allant de « Glucksmann à Ruffin » (et donc sans la France insoumise) s’engage dans une démarche qui ouvre en théorie la porte aux mélenchonistes. Insupportable pour ses anciens opposants.

Le courant de Nicolas Mayer-Rossignol (agrégat de toutes les tendances qui s’opposent à Olivier Faure) estime effectivement que leur numéro 1 n’avait « aucun mandat préalable » pour mener ses discussions. Encore moins pour toper avec Lucie Castets, Marine Tondelier et consorts sur les contours que ce rassemblement doit prendre.

« La porte est toujours ouverte à toutes les forces de gauche »

« Tant sur le cadre qui reste ouvert à LFI que sur le calendrier pour décider du mode de désignation d’un candidat commun de la Gauche aux présidentielles en pleine campagne des municipales, cet accord n’est conforme à aucun texte d’orientation voté au Congrès », précise encore le collectif qui a recueilli un peu moins de la moitié des votes ce printemps.

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C’est un fait : les trois candidats à la tête du PS, Boris Vallaud, Nicolas Mayer Rossignol et donc Olivier Faure, ont tous promis aux adhérents de ne pas frayer avec la France insoumise lors de la prochaine échéance présidentielle. Ils se sont précisément engagés à travailler sur un projet d’union avec l’ensemble des forces hors-LFI.

Or, le mouvement lancé mercredi soir à Bagneux par Lucie Castets, la cheffe des écologistes et son homologue au PS, mais également plusieurs personnalités satellites comme François Ruffin, n’exclut nullement le mouvement de gauche radicale, au centre des enjeux à gauche depuis des mois. Pour l’instant en tout cas.

« La porte est toujours ouverte à toutes les forces de gauche ou qui se reconnaissent comme tel », a ainsi expliqué l’ancienne candidate du NFP à Matignon devant la presse, avant qu’Olivier Faure explique n’avoir « aucun problème à accueillir toutes celles et ceux qui le souhaitent à gauche sur la base de notre projet. » Même la France insoumise ?

Dans les faits, la probabilité de voir le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon rejoindre la marche unioniste est quasi nulle. Lui, comme Raphaël Glucksmann de l’autre côté de la gauche, sont tentés par une aventure solitaire pour imposer in fine un vote utile autour de leurs personnalités. Mais pour les unionistes, l’essentiel n’est pas là : ouvrir soigneusement la porte aux autres permet, comme le disait Yannick Jadot il y a peu en se référant à sa propre course présidentielle en 2022, de « faire porter le mistigri de la division » aux autres. Quitte à multiplier les contorsions. Et à diviser les partis qui veulent réellement l’union ?

Le courant de Nicolas Mayer-Rossignol, accusant Olivier Faure de premiers reniements, réclame un vote lors d’une prochaine réunion de l’état-major socialiste. Pour valider, ou non, la démarche de leur chef.