Une arche pour construire des ponts
N’y voyez aucune référence biblique, mais une ode à la préservation des animaux et de la vie, et à la nécessité de protéger la biodiversité. Différence notable avec la version originelle, ce n’est pas ici la main de Dieu – mais plutôt celle de la maire écologiste de Strasbourg et des 1 125 citoyens (sur 1 721 votants) ayant donné leur voix à cette option – qu’il faut y voir. On n’y trouvera pas un couple de chaque espèce présente sur terre ; mais seulement quelques rescapés d’expériences de laboratoires. Dans l’ex-mini-ferme, « six poules, six lapins, six rats, six cochons d’Inde et quatre cochons nains sont attendus à l’issue des travaux », précise Jeanne Barseghian.
Démarrage des travaux à l’automne
Bernard Irrmann voit aussi – surtout – dans le choix de l’Arche, nom choisi parmi une centaine de propositions de départ, « un appel à construire des ponts. Entre ville et nature, humains et animaux, nature et culture ».
À la mini-ferme, les travaux démarreront à l’automne pour s’achever en janvier. Afin d’améliorer l’accueil, la salle pédagogique sera réaménagée, avec la création d’une cuisine et de toilettes pour enfants. La cour sera déminéralisée, et des cheminements adaptés aux cochons y seront aménagés. Des haies et un nouvel arbre seront en outre plantés. Le mur d’enceinte sera surélevé, et un nouveau poulailler remplacera l’ancien, infesté de poux. Dans le corps de ferme, une salle de repos sera créée pour les animaux, en plus d’une cuisine vétérinaire, de sanitaires et de bureaux. « En parallèle, nous poursuivons les études sur le bâtiment historique, dans le cadre de sa transformation en centre de soins pour la faune sauvage géré par la LPO », rappelle la maire. Elle promet un point « cet hiver, l’objectif étant de lancer les travaux en 2026 ».
Pour rappel, en juin 2021, la Ville de Strasbourg avait décidé de transformer le zoo de l’Orangerie en parc animalier pédagogique dédié à une meilleure compréhension du comportement animal et à la protection de la vie sauvage. Lauréat de la consultation, un collectif de cinq associations (Alsace Nature, Ethosph’R, LPO Alsace, Gepma et Sine, qui assure la coordination) s’était mis en place, aux côtés de la Fondation allemande pour les ours-Stiftung für Bären, et avait pris les choses en mains.
Ciné en plein air le 18 juillet
Depuis un an, il déploie progressivement le projet, tout en proposant des activités grand public.
Plus de 20 conférences ont déjà été proposées ; sans compter moult sorties nature, événements et déambulations. Pendant les travaux, les activités se poursuivront en extérieur. Cet été, des stages d’initiation à l’éthologie sont proposés aux enfants. Le 18 juillet, « une séance de cinéma en plein air permettra de (re) voir Vivant , le documentaire de Yann Arthus-Bertrand », précise encore Bernard Irrmann.
Le dévoilement du nom a été suivi du vernissage de l’exposition “Le parc de l’Orangerie et sa faune, vus par vos yeux”, visible tous les mercredis après-midi de l’été dans la salle pédagogique de Micado. Un condensé en 15 photos « coups de cœur » de tout ce que les photographes animaliers amateurs trouvent de meilleur ou/et de plus insolite à immortaliser dans le parc. La cigogne y figure en bonne place ; mais elle n’est pas seule à avoir trouvé refuge dans les parages, comme en témoignent les clichés d’abeilles, d’écureuils, de tortues de Floride et de canetons. Un début d’« Arche de Noé ».