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Gil Martin

Publié le

3 juil. 2025 à 13h25

Véritable porte d’entrée sur la danse contemporaine pour toute une génération, pionnier du hip-hop en France, il est l’un des chouchous du public montpelliérain, l’un des rares chorégraphes à pouvoir remplir le Corum trois ou quatre soirs de suite : Mourad Merzouki est quasiment chez lui à Montpellier et il est la grande attraction de la fin du festival Montpellier Danse 2025.

C’est lui qui a concocté, à la demande de Jean-Paul Montanari, le grand spectacle (gratuit) pour 24 danseurs qui sera donné samedi soir sur la place de la Comédie, mais c’est lui aussi qui occupe le Corum deux soirs de suite, jeudi et vendredi, avec un spectacle original, Kaléidoscope.

23 artistes sur la scène

Cette pièce pour 23 danseurs et une soprano est très particulière… « Il ne s’agit pas à proprement parler d’une création », explique Mourad Merzouki ce mercredi 2 juillet dans les jardins de l’Agora : « J’ai créé Kaléidoscope quand ma mission à la tête du Centre Chorégraphique de Créteil, où j’ai passé 13 ans, se terminait. J’ai voulu partager un moment particulier pour faire plaisir au public local qui m’avait si chaleureusement suivi pendant toutes ces années avec un spectacle reprenant les tableaux marquants de mes créations ».

Mourad Merzouki retrouve Montpellier Danse pour deux rendez-vous inédits : l'un au Corum, l'autre sur la place de la Comédie samedi soir
Mourad Merzouki retrouve Montpellier Danse pour deux rendez-vous inédits : l’un au Corum, l’autre sur la place de la Comédie samedi soir (©Gil Martin/Métropolitain)

« J’ai eu l’idée de proposer Kaléidoscope à Montpellier Danse : cela a du sens car tous mes spectacles ont été montré ici. Je compte profiter du Corum, où l’ambiance est toujours extraordinaire, pour partager avec le public montpelliérain comme j’ai pu partager avec le public parisien »

Mourad Merzouki

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Mais au final, Kaleidoscope se révèle bien plus qu’un simple « best of » retraçant plus de 30 ans de carrière : « La danse évolue, et quand j’ai repris certaines de mes pièces, dont l’une, Käfig , datant de 1996, j’ai du réadapter des gestuelles. Imaginez : lorsque j’ai créé cette pièce, des danseurs de Kaléidoscope n’étaient pas encore nés ! (rires) La création de ce spectacle a donc été pour moi, aussi, un vrai challenge », s’amuse le chorégraphe qui ne peut s’empêcher de se laisser prendre par la nostalgie. « Dans ce spectacle, en effet, je montre des tableaux de pièces créées il y a plus de 20 ans et je me dis que c’est peut-être la dernière fois qu’elles seront jouées devant un public ».

Kaléidoscope, une « création » originale

Pourquoi avoir choisi de revenir à Montpellier avec Kaléidoscope ? « C’est Jean-Paul Montanari qui m’a demandé : Mourad, que pourrais-tu proposer d’orignal cette année pendant le festival ? J’ai eu l’idée de proposer Kaléidoscope : cela a du sens car tous mes spectacles ont été montré à Montpellier. Je compte profiter du Corum, où l’ambiance est toujours extraordinaire, pour partager avec le public montpelliérain comme j’ai pu partager avec le public parisien ».

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13 tableaux et la griffe Merzouki

Kaléidoscope, à défaut d’être une création, porte quand même la « griffe Merzouki » :  cette capacité incroyable du chorégraphe hip-hop à provoquer l’inattendu : « Dans ce spectacle, on retrouve des danseurs contemporains, des danseurs plus classiques, des danseurs de hip-hop, des acrobates, une soprano… J’aime faire coexister des univers qui à priori, ne sont pas fait l’un pour l’autre… Comment surprendre : c’est l’un des défis que j’essaie de relever à chaque création ».

« C’est Jean-Paul Montanari qui m’a demandé : Mourad, que pourrais-tu proposer d’orignal cette année pendant le festival ? J’ai eu l’idée de revenir avec Kaléidoscope
« C’est Jean-Paul Montanari qui m’a demandé : Mourad, que pourrais-tu proposer d’orignal cette année pendant le festival ? J’ai eu l’idée de revenir avec Kaléidoscope » (©Montpellier Danse)De Käfig à Zéphyr…

Un souffle créatif que le public retrouvera dans les tableaux de treize pièces sélectionnées par le chorégraphe et qui ont fait, à travers les décennies, le bonheur du public montpelliérain : Käfig (1996), Zéphyr (2021), Terrain vague (2006), Tricoté (2008), Agwa (2008), YoGee Ti (2012), Boxe boxe (2010), Folia (2018), Vertikal (2018)… « Les tableaux proposés ne respectant pas la chronologie », précise Mourad Merzouki : « Je n’essaie pas non plus de raconter une histoire dans Kaléidoscope. Pour moi, cette pièce est surtout un moment à part dans ma carrière : c’est un moment de partage, de souvenirs et surtout d’émotions avec le public montpelliérain. J’ai débuté ici en 1993 avec Kadder Attou ! »

Samedi, place de la Comédie

Mourad Merzouki a tout simplement l’air heureux de retrouver Montpellier : « C’est incroyable de revenir ici avec deux spectacles : Kaléidoscope au Corum et Echo de Rue, spécialement créé pour Montpellier Danse et qui sera joué sur la place de Comédie samedi soir à 19h… si du moins la canicule nous laisse tranquille. Je suis triste que Jean-Paul ne soit pas là, mais Echo de Rue lui rendra hommage, lui qui a su accueillir le hip-hop dès ses débuts ».

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