« On dispose de 116 réservistes dans le département »

Alain G. Commandant réserviste, pilote de la réserve police dans le département

Commandant, ex-actif et aujourd’hui réserviste vous-même, vous gérez les effectifs de la réserve volontaire police en Meurthe-et-Moselle. Combien sont-ils sous l’uniforme ?

« À ce jour, on dispose de 116 réservistes dans le département (20 % de femmes), dont 75 sur Nancy. L’effectif a été multiplié par deux par rapport à 2022. Les ex-actifs (des policiers professionnels retraités) qui jusque-là étaient majoritaires ne le sont plus car on enregistre 65 % de personnels civils avec des profils différents. Pour une moyenne d’âge de 48 ans. On peut y retrouver aussi bien un chef d’entreprise qu’un étudiant. »

Comment expliquez-vous ce regain d’attractivité pour la réserve dans la population civile ?

« Il y a eu une impulsion nationale à recruter et le statut a évolué pour davantage d’attractivité. Employé auparavant plutôt comme “support” dans des tâches d’accueil, administratives…, le réserviste se positionne désormais au cœur du métier de policier.

Il bénéficie d’une formation de deux fois quinze jours, il est armé, part en patrouille et s’offre à lui la possibilité d’être employé sur des missions ponctuelles dans toute la France. Un équipage – deux personnels minimum – ne peut pas être composé à 100 % de réservistes civils. Il faut la présence d’un actif ou ex-actif. »

74 € pour une vacation de sept heures

On ne parle pas ici de rémunération mais d’indemnité. Quel est le montant perçu pour une vacation ?

« Pour un ex-actif, cela dépendra du grade. La base pour un civil est de 74 € nets d’impôts mais soumis aux prélèvements sociaux pour une vacation de sept heures. Il pourra cumuler un maximum de 90 vacations par an contre 150 pour un ex-actif.

Au niveau national, la moyenne se situe autour de trois vacations par mois. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit de volontariat et qu’on doit composer avec les disponibilités de chacun. D’autant qu’il est possible de cumuler le statut de réserviste en police et en gendarmerie. L’indemnité n’est pas le moteur principal de l’engagement en réserve. On y vient avant tout pour le goût d’une mission de service public. »

Cette année, sur Nancy et sa circonscription, la réserve est notamment largement déployée sur l’opération tranquillité vacances (OTV), pourquoi ?

« Ici, le vivier de réservistes le permet. Il y a donc un fléchage sur l’OTV de manière à décharger les services actifs déployés sur d’autres engagements, ainsi cela n’obère pas la mission de police secours. »

Recueilli par A.T.