Par
Rédaction Rennes
Publié le
4 juil. 2025 à 8h45
En pleine journée, le 2 avril 2025, un collégien de 14 ans, qui faisait alors son stage de 3ᵉ, prenait sa pause déjeuner sur un banc lorsque Bruno l’avait abordé après l’avoir repéré à un arrêt de bus.
Le prévenu lui avait alors mis la main sur la cuisse, mais l’adolescent l’avait immédiatement repoussé. « Je te donne de l’argent si tu me montres ta culotte », avait insisté le sexagénaire en remontant la main vers le sexe de l’adolescent.
Un gendarme, qui était hors service mais qui avait assisté à la scène, était alors intervenu et le prévenu avait pu être interpellé.
Placé initialement en détention provisoire à Vezin-le-Coquet, le sexagénaire avait par la suite été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de recontacter sa victime et obligation d’entamer des soins psychologiques.
Inconnu de la justice mais pas de la police
Placé sous tutelle depuis 2011, cet homme de 66 ans était jusqu’alors inconnu de la justice… mais pas de la police : il avait déjà condamné en avril 2024 pour des faits similaires à un an de prison avec sursis, mais un appel est en cours.
Son casier judiciaire était donc encore vierge avant un nouveau procès au tribunal correctionnel de Rennes ce mardi 24 juin 2025.
Lors de l’audience, Bruno a répété avoir uniquement « mis la main sur la cuisse » de l’adolescent pour « sympathiser » et n’a « pas d’explication » à fournir sur les témoignages de sa victime et des témoins. Il est donc « dans le déni », a résumé la procureure de la République.
Cet ancien professeur de chimie dans le 13ᵉ arrondissement de Paris puis chef d’entreprise dans l’immobilier ne travaille plus depuis plusieurs années, en fait : il souffre notamment de diabète, d’un cancer de la prostate et d’incontinence, a-t-il été expliqué.
Dans ces conditions, un renvoi en détention serait « absolument insupportable », avait mis en garde son avocat. Son client était de toute manière « irresponsable » sur un plan pénal, avait-il plaidé au vu des rapports « contradictoires » des experts sur le sujet.
Aucune « pathologie mentale » ou « déficience intellectuelle » n’avait en fait été détectée chez ce sexagénaire, qui n’avait jamais été interné en psychiatrie jusqu’alors, mais une certaine « paraphilie » avait néanmoins été relevée.
Six mois pour « agression sexuelle »
L’ancien enseignant a finalement écopé de six mois de Détention domiciliaire sous surveillance électronique (DDSE) pour « agression sexuelle ».
Le jugement a été frappé d’exécution provisoire, ce qui signifie qu’il s’applique dès à présent, même si le prévenu en faisait appel.
Le tribunal correctionnel de Rennes a aussi ordonné son inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans au commissariat de police ou à la brigade de gendarmerie la plus proche de son domicile.
Sur le plan civil, Bruno devra verser 900 euros au collégien, par l’intermédiaire de ses parents, pour son préjudice moral.
LB (PressPepper)
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