Le vice-président (LR) de la Métropole délégué au logement, David Ytier, fait le point sur la politique portée par son institution en matière d’habitat, dans un contexte de « crise nationale » de la production de logements.
Quel est l’objectif de ce premier Comité métropolitain de l’habitat ?
Il est inscrit dans le plan local de l’habitat voté à l’unanimité en 2024. Il a deux raisons d’être : incarner un jouet collectif qui réunit les élus locaux, les bailleurs, les promoteurs, les associations et offrir un espace où tout le monde se parle et se comprend puis rendre compte de la politique publique que porte la Métropole en matière d’habitat.
Une politique publique marquée par une crise de la production de logement…
Nous avons fixé un cap, avec la production de 11 000 logements par an sur le territoire métropolitain, dont la moitié en logements sociaux. On n’y est pas (8 800 autorisations de logements en 2024 et 2 800 logements sociaux programmés expose la Métropole, NDLR), car il y a une crise nationale mais aussi des freins comme la difficulté d’accès au crédit, le manque de foncier… Ce comité doit permettre de faire émerger des solutions, à l’échelle locale. Aujourd’hui, certaines mesures nationales sont trop graves. Le zéro artificialisation des sols, par exemple, envoie un très mauvais signal car il donne l’impression que produire des logements, c’est forcément bétonner et aller à l’encontre de la transition environnementale. Avec des répercussions directes pour les habitants de notre territoire, souvent ceux qui sont dans les plus grandes difficultés sociales et souffrent de la crise de logement. C’est d’abord pour eux qu’il faut produire du logement.
La Métropole porte également la rénovation urbaine des quartiers populaires. Les restrictions budgétaires nationales font craindre que certaines opérations n’aillent pas au bout. Qu’en est-il ?
On ira au bout sur tous les projets, avec des crédits déjà engagés et sécurisés sur la plupart des dossiers, dans le cadre de l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine, avec 650 millions d’euros engagés à Marseille). L’interrogation porte plutôt pour la suite. Le programme actuel de rénovation va se terminer d’ici deux ou trois ans mais quid de la suite ? La Métropole travaille pour respecter les calendriers mais nous n’avons pas d’annonce nationale pour l’après et nous sommes un peu inquiets car des sujets de rénovation urbaine demeurent, dans des quartiers périphériques mais aussi dans les centres-villes, notamment à Marseille.