Tim Mayer reconnaît qu’il doit prouver être la personne pouvant apporter les changements nécessaires au sein de la FIA, après avoir annoncé qu’il se présentera à la présidence de l’instance dirigeante du sport automobile.

Lorsque Carlos Sainz a révélé qu’il avait choisi de ne pas défier Mohammed Ben Sulayem, il semblait que président s’avancerait sans opposition à l’élection de décembre, alors qu’il vise un second mandat.

Cependant, Mayer, qui a été commissaire en Formule 1 pendant plus de 15 ans, s’est lancé dans la course et, dans une interview exclusive avec Motorsport.com, l’Américain de 59 ans a expliqué pourquoi il pense que Ben Sulayem doit être remplacé.

« C’est une combinaison d’envie et de nécessité », a-t-il déclaré à propos des raisons qui l’ont poussé à se présenter. « Au cours des six derniers mois, j’ai eu l’occasion de réfléchir à ce qui serait nécessaire pour diriger la FIA et j’ai conclu que les clubs membres méritaient mieux. »

« Mohammed Ben Sulayem a fait des promesses il y a trois ans et demi qui étaient de bonnes idées – transparence, gouvernance, il a même promis qu’il serait un président non exécutif. Il n’a pas tenu ces promesses. En fait, c’est plutôt le contraire qui s’est produit. »

« Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles j’ai décidé que c’était la bonne chose à faire, et je pourrais en parler encore et encore. Nous pouvons et devons être de meilleurs partenaires pour les championnats internationaux et les pilotes. Je sais comment traiter les gens avec respect, en particulier ceux qui l’ont mérité en atteignant le pinacle de leur carrière. »

Tim Mayer, au centre, sur le podium du GP de Miami 2024.

Tim Mayer, au centre, sur le podium du GP de Miami 2024.

Photo de: Mark Sutton

« Je défendrai les petits clubs, en étant honnête sur les changements nécessaires et sur ce que je voudrais apporter. Le leadership ne doit pas être une question de personnalité, et j’ai 34 ans d’expérience. Je comprends ce qu’il faut faire et j’ai l’occasion de rendre au sport ce qu’il m’a donné. »

Le mandat de Ben Sulayem a été entaché de controverses, avec une série de départs très médiatisés au sein de la FIA ces derniers temps et un désaccord avec les pilotes après la mise en place d’une nouvelle gouvernance sur les règles relatives aux grossièretés.

Fils de Teddy Mayer, qui est devenu propriétaire de McLaren en 1970, Tim Mayer a déclaré en novembre 2024 que son départ du poste de commissaire de la FIA qu’il occupait depuis longtemps était dû à son implication dans une audience concernant une amende infligée au promoteur du Grand Prix des États-Unis à la suite d’un envahissement de piste.

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Mayer a déclaré que Ben Sulayem avait perçu certains arguments relatifs à l’exercice du droit de révision comme une « attaque personnelle » et qu’il avait été démis de ses fonctions par SMS. Toutefois, Mayer insiste sur le fait que la restauration des valeurs de la FIA, et non la vengeance, est la principale motivation derrière sa candidature à la présidence.

« Le test d’un vrai leadership est de guider les gens ; la FIA a fait du surplace en attirant certains des meilleurs talents puis en les forçant à partir lorsqu’ils disaient la vérité, tout cela est très inquiétant », a-t-il déclaré à Motorsport.com.

« Ils semblent tous avoir été confrontés à une réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas, la FIA avait quelques personnes sérieuses qui ont vu les choses de l’intérieur et ont dit ‘très peu pour moi’. Les participants au Conseil mondial du sport automobile s’entendent dire qu’ils ne peuvent pas parler des dernières réunions aux membres et aux clubs. Le débat doit avoir lieu, c’est la première étape pour prendre de bonnes décisions, je changerai ces choses très rapidement. »

Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA depuis 2021.

Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA depuis 2021.

Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images

Ben Sulayem a connu des désaccord avec les pilotes de plusieurs championnats lorsqu’il a insisté pour que les jurons soient interdits dans le cadre des épreuves de sport automobile sanctionnées par la FIA. C’est là aussi une relation que Mayer est désireux de reconstruire s’il se voit confier les rênes en fin d’année.

« Vous devez comprendre que les pilotes sont au cœur de notre sport, qu’ils en sont les vedettes. Vous devez vous associer avec eux, entretenir les relations, c’est ainsi que nous verrons le sport prospérer. Il ne s’agit pas seulement des pilotes, mais de toutes les parties prenantes, qui méritent toutes le respect », a-t-il déclaré.

« Personne n’est un enfant, ces personnes sont au sommet de leur carrière et doivent être traitées avec dignité et respect. Beaucoup de gens n’ont pas vu ça dans les changements de statuts individuels ; ils peuvent être perçus comme étant une question d’intégrité ou de modernisation, mais si vous les prenez tous ensemble, vous pouvez clairement voir qu’il s’agit de mettre de plus en plus de pouvoir entre les mains d’un seul homme. »

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Mayer insiste sur le fait qu’il souhaite également pousser la FIA à aller de l’avant en ce qui concerne son engagement en faveur de la mobilité, tout en affirmant ne pas être découragé par la récente manifestation de soutien à Ben Sulayem sous la forme d’une lettre signée par 36 clubs membres de la fédération.

« Les règlements, tels qu’ils sont rédigés, profitent au président en place, mais mon travail et ma responsabilité consistent à faire du porte-à-porte, à aller voir ceux qui ont le droit de vote et à leur expliquer qu’il existe une meilleure solution, [et] qu’ils n’ont pas eu d’autre choix depuis trois ans et demi », a ajouté Mayer.

« Lorsqu’on vous met une lettre sous le nez et qu’on vous dit ‘signez ceci, sinon…’, n’importe qui va la signer. Mais le seul vote qui compte, c’est celui de décembre. Je dois gagner leur confiance, gagner leurs votes et démontrer que mon équipe et moi-même sommes suffisamment forts pour apporter le changement. »

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Mark Mann-Bryans

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