L’humoriste espagnole Ane Lindane se produisait dans l’église Saint Laurent d’Arbérats, à Arbérats-Sillègue (Pyrénées-Atlantiques), dimanche dernier dans le cadre du festival Euskal Herria Zuzenean. Face à 200 personnes, la comédienne de 36 ans a crié « Dieu est mort ! » debout sur l’autel, en mimant un geste de masturbation à l’aide d’un crucifix. Une entrée en scène improvisée qui a scandalisé la communauté religieuse locale et donné lieu à l’ouverture d’une enquête par le parquet de Bayonne.

Le diocèse indigné

Comme l’indique Sud-Ouest, la vidéo postée par l’artiste sur les réseaux sociaux a d’abord généré une vive polémique en Espagne. La Fondation espagnole des avocats chrétiens a rappelé, par la voix de sa présidente Polonia Castellanos, que ce geste aurait été considéré comme un délit d’offense aux sentiments religieux dans le pays. Elle a ainsi indiqué avoir « engagé des actions contre les responsables ».

En France, au-delà des réseaux sociaux, c’est Mgr Marc Aillet, évêque du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, qui a réagi à l’affaire via un communiqué publié mercredi. Il y dénonce des gestes « particulièrement obscènes » et des propos « violemment antichrétiens » qui sont, aux yeux de l’Église, un « sacrilège ». En conséquence, il a annoncé la tenue d’une messe de réparation dans l’édifice le 8 juillet.

Une enquête ouverte

De son côté, le procureur de la République de Bayonne, Jérôme Bourrier, a annoncé que le parquet s’est auto-saisi et qu’une enquête pour « exhibition sexuelle, dégradations et provocation à la haine en raison de religion » avait été ouverte. Elle sera menée par la gendarmerie locale.

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Le maire d’Arbérats-Sillègue, Sauveur Bacho, et les organisateurs du festival EHZ se sont réunis avec les représentants de la paroisse. Ils ne se sont pas exprimés pour l’instant. Le Rassemblement national et Valérie Castrec, élue à Anglet, ont pris la parole, la dernière affirmant que « la liberté d’expression s’arrête là où commence l’atteinte à la dignité », selon ici Pays basque.

La comédienne se justifie

Quant à l’artiste originaire de Bilbao, elle a d’abord assuré avoir agi en étant possédée par le Diable. Elle a ensuite mis en avant de nombreux arguments, précisant que son entrée en scène était improvisée et n’a duré que quelques secondes. La comédienne a précisé que le lieu de culte avait été mis à la disposition de ce spectacle destiné aux adultes, qu’elle ne savait pas qu’elle jouerait dans l’église, et surtout qu’il s’agissait d’une fiction artistique dénonçant une institution de pouvoir responsable de nombreux abus. Elle a ainsi invoqué la liberté d’expression et a précisé avoir été ciblée par des menaces de mort et des appels au viol.