être jugé et qu’on en finisse ». Une nouvelle fois, Nourredine Debbari quitte le tribunal, déçu. Le procès intenté contre lui par le bailleur social Côte d’Azur Habitat a été renvoyé à la demande de la partie plaignante.
Il se tiendra finalement le 5 septembre prochain. Une attente prolongée qui n’est pas sans conséquences: « Cela me met en difficulté vis-à-vis des locataires », confie-t-il.
Engagé dans son quartier, Nourredine Debbari est le président de l’association « Nice Moulins Solidarités 06 », qu’il a fondée pour défendre les droits des habitants et améliorer leur quotidien. Porte-voix des locataires, il n’a de cesse, explique-t-il, de dénoncer l’état dégradé des immeubles et l’inaction du bailleur Côte d’Azur Habitat.
« Ils veulent nous faire taire »
Et parfois, Nourredine Debbari pousse la chansonnette! Le 8 août, il publie sur sa chaîne YouTube un clip musical dans lequel il exprime la frustration des locataires qui paient leurs loyers et leurs charges, mais ne voient aucune amélioration concrète de leur cadre de vie.
Dans la chanson Cda où sont nos droits, il dénonce: « Nous sommes des clients, pas juste des pigeons, on paye des charges mais où est le pognon? »
Il cible aussi les dirigeants qu’il accuse d’oublier leur mission, tout en critiquant les rénovations de façade qu’il juge superficielles: « Des vrais travaux, pas des faux », réclame-t-il, lassé de voir des logements « en train de se morfondre ».
Pour son avocat, Maître Julien Darras, les paroles n’ont rien de diffamatoire, « elles sont simplement le reflet de la réalité ». « Ils veulent nous faire taire, c’est tout », coupe Nourredine Debarri.
La vidéo, dont le retrait n’a pas été demandé, comptabilise actuellement un peu plus de 280 vues.
Plainte systématique
« C’était peut-être l’intervention de trop de la part de Monsieur Debbari », déclare Maître Bernard Ginez, avocat de Côte d’Azur Habitat. Il rappelle que l’office a pour politique de protéger systématiquement ses agents: « En cas d’insultes, d’agressions verbales ou physiques, ou encore de calomnies, une plainte est systématiquement déposée. »
L’avocat reconnaît l’existence de difficultés budgétaires et le vieillissement du parc immobilier, mais pointe aussi les dégradations fréquentes des bâtiments, souvent dues à des situations de squat.